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Liban - Éclairage

Aoun étouffe dans l’œuf les attaques anti-Sleiman

Encore une fois, Aoun prend l'initiative. En se rendant là où on ne l'attend pas, ou peu. À Bkerké d'abord, pour y briser la glace. À Damas, ensuite, avant Hariri, comme pour confirmer, par la bande, son rapprochement avec le Premier ministre. Enfin, samedi dernier, à Baabda, si décrié au moment des législatives.
Cette dernière démarche porte en soi l'annonce implicite d'un important repositionnement. Dans ce sens qu'elle intervient comme une affirmation marquée d'autonomie par rapport au front opposant. En effet, le leader du CPL a clairement, ouvertement, riposté aux cadres du 8 Mars qui ont critiqué la visite que le président Michel Sleiman effectue aux États-Unis depuis dimanche. Ces prosyriens ont déclaré que le timing de la relance est inopportun car il va contre les intérêts de la Syrie et de la Résistance, dont l'armement peut de la sorte prêter à un surcroît de pressions américaines. Le général Michel Aoun leur a répondu que le président de la République est en droit de visiter n'importe quel pays non ennemi quand bon lui semble. Et que cela fait partie intégrante des prérogatives que l'article 52 de la Constitution lui attribue. Enfin, qu'il n'a besoin de l'autorisation de personne, ni du soutien d'aucune fraction politique, pour prendre l'avion, car il n'a pas d'associé dans l'exercice de ses droits constitutionnels.
Allant plus loin dans le même sens, des membres du Bloc parlementaire de la réforme et du changement soulignent que les contempteurs de Baabda tentent de dicter au chef de l'État ce qu'il doit, ou non, faire. Ces détracteurs, ajoutent les députés aounistes, n'ayant pu empêcher le voyage, ont voulu signifier au président Sleiman, comme s'il était un mineur placé sous leur tutelle, ce qu'il devrait dire aux Américains. Comme s'il était un mineur placé sous leur tutelle et incapable de lire le tableau politique libanais.
Cette contre-offensive interne a porté ses fruits. En effet, la plupart des opposants qui avaient fait flèche en direction de Baabda se sont pratiquement rétractés. En indiquant qu'ils n'ont à aucun moment voulu imposer quoi que ce soit au chef de l'État. Et en ajoutant qu'ils ne cessent pas, pour leur part, de le considérer comme un président de consensus rassembleur.
Mais des sources du 8 Mars confirment que le Hezbollah redoute que la phase régionalo-internationale actuelle ne tourne en sa défaveur. Tout pas effectué en direction de Washington l'effraie, car Israël ne cesse de multiplier les menaces à son encontre. Comme à l'encontre du Liban tout entier, du moment qu'Israël soutient que désormais l'armée libanaise et la milice du Hezbollah ne font plus qu'un, à l'ombre d'un cabinet d'union nationale. Et d'une déclaration ministérielle offrant à la Résistance une couverture politique officielle. Partant de là, les Israéliens préviennent qu'en cas de nouvelles hostilités, ils n'épargneraient pas l'armée libanaise ni les structures, logistiques ou autres, de l'État libanais.
Retour à la visite de Sleiman aux States. Les sources proches de l'opposition répètent qu'en bonne logique, les Américains vont beaucoup insister auprès du président de la République sur la nécessité, pour l'État libanais, d'appliquer ce que lui commandent les résolutions 1559, 1701 et 1680 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Aux appréhensions du Hezb, un ministre répond que le président Sleiman s'est rendu à Washington armé de la confiance massive obtenue à la Chambre (121 voix sur 128) par le nouveau gouvernement libanais. Cela lui permet de demander aux Américains de continuer à faire montre de compréhension par rapport à la position du Liban concernant les résolutions internationales. Dans ce sens que, tout en respectant ces textes, les Libanais ont besoin de s'entendre à l'amiable, entre eux, sur leurs mécanismes, et sur leurs étapes, de concrétisation. Sans compter qu'ils attendent de la part des Américains qu'ils fassent pression sur Israël pour qu'il respecte lui-même les résolutions en question, dont il transgresse les dispositions tous les jours par ses survols. On ne peut oublier, non plus, qu'Israël n'a toujours pas rendu les territoires qu'il occupe au Liban, ni reconnu le droit de retour des réfugiés palestiniens. Allant à l'encontre de la volonté de la communauté internationale, et faisant peser sur le Liban la lourde menace de l'implantation.
Encore une fois, Aoun prend l'initiative. En se rendant là où on ne l'attend pas, ou peu. À Bkerké d'abord, pour y briser la glace. À Damas, ensuite, avant Hariri, comme pour confirmer, par la bande, son rapprochement avec le Premier ministre. Enfin, samedi dernier, à Baabda, si décrié au moment des législatives.Cette dernière...

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