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Lifestyle - Exposition

Et Dieu créa BB

BB s'expose à BB. Brigitte Bardot à Boulogne-Billancourt, c'est un mythe qui s'affiche et qui se laisse effeuiller avec la liberté de l'actrice qu'elle était, de la femme qu'elle est, dans cet univers où cinéma, mode, chansons, amours, Saint-Tropez se sont parfaitement conjugués à travers un demi-siècle « d'années d'insouciance »*.

L’affiche de l’exposition.

Jean Cocteau disait d'elle : « Elle vit comme tout le monde en n'étant comme personne. » BB, initiales pieuses pour certains, ont transformé Brigitte Bardot en légende, créant une légende qui a rimé, au cours de toutes ces années, avec sensualité. BB, c'est bref, criant, murmurant, tour à tour érotique, grosse gueule, léger et unique. Comme le fut la Bardot, en jouant à l'actrice, la chanteuse, l'égérie des plus grands créateurs de mode et photographes avec une photogénie exceptionnelle. En étant cette femme qui a porté la nudité comme une tenue de soirée, avec simplicité et une moue inimitable. Qui a éclairé Saint-Tropez et ses nuits, en faisant de ce village alors fréquenté par quelques artistes the place to be. Et qui, un jour de 1973, lasse de cette vie superficielle et agitée aux bonheurs éphémères, décide de se retirer, les pieds nus, comme toujours. De détourner et diriger les projecteurs, qui ont fini par agresser son intimité, vers la cause qui lui tient le plus à cœur, celle des animaux. BB s'en va alors en guerre, après avoir créé la femme. « Et puis un jour, confie-t-elle, j'ai quitté le monde, comme on quitte un amant, avant qu'il ne vous quitte ! »
La généreuse exposition « les années "insouciance" », qui se tient à l'Espace Landowski, présente sur 1 000 m2 et en 20 arrêts, comme autant de séquences d'un film pas encore achevé, le parcours chronologique d'une petite fille modèle devenue très vite « sacrée gamine », puis scandaleuse, chanteuse, Marianne et enfin défenseuse de la cause animale. « Oui, dit-elle, j'en ai porté, en parlant de fourrure. Mais je ne savais pas, j'étais conne ! » Avec 50 films à son actif, dont certains avec de grands réalisateurs et figures de la Nouvelle Vague, 80 chansons et la signature de Gainsbourg sur quelques tubes inoubliables devenus des classiques, quatre mariages, un nombre enviable d'amants, cette ravissante idiote surprend, après avoir séduit.
Le phénomène Bardot est né pour durer. « C'est aussi une femme qui aime encore que les hommes trouvés et les chiens perdus posent leur tête sur son épaule, » dira d'elle Françoise Sagan. L'exposition Brigitte Bardot « les années "insouciance" »  propres aux années 50-60, à l'occasion des 75 ans de l'actrice, est la première au monde qui lui est consacrée. Et l'occasion, sans doute unique, de s'immerger dans sa carrière, de découvrir toutes les facettes d'un mythe dont Gainsbourg se plaisait à dire, totalement conquis : «Brigitte a des pleins et des déliés. Elle peut être pathétique et caustique, nostalgique, malicieuse, acidulée, poivrée... Toute la gamme de la femme. Et jamais un milligramme de vulgarité. »

BB Attitude
Les caprices de Brigitte, ses succès, ses hommes, sa vie sont ainsi illustrés dans de nombreuses salles dont se dégagent les parfums d'un charmant scandale qui savait rester élégant. Les saveurs d'une époque où l'insouciance n'était pas un luxe, mais une attitude naturelle. La chambre de l'enfance reconstituée, la Renault également mythique garée à l'entrée, les extraits des films, les affiches, les photos des tournages de Le trou normand en 1952, à 17 ans, à L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse chemise, une de ses dernières apparitions. Les couvertures des magazines du monde entier, BB arrivant au Festival de Cannes en 1967, envahie par une foule hystérique, elle ne reviendra plus jamais. Les photographes manifestant devant son domicile avec des « Brigitte tu exagères ! » face à ses trop rares apparitions. Sa divine silhouette derrière un rideau de drap blanc suspendu au soleil, dans Et Dieu créa la femme. Ses superbes photos signées Richard Avedon, Sam Lévin, Robert Doisneau, Pierre Boulat, Douglas Kirkland, Deborah Hirsh ou encore Ghislain Dussart. Ses portraits peints par Arman, Christo, Kiffer, Aslan, Jean Carzon et Leonor Fini. Ses tenues, cuissardes en cuir, maillot carreau vichy, bandeau, chapeau ou casquettes. Ses hommes, Vadim, Trintignant, Bécaud, Distel, Gainsbourg, Charrier et les autres. Et enfin ses amies les bêtes pour qui elle a créé la Fondation Brigitte Bardot à laquelle elle se consacre exclusivement depuis 1986, s'offrent ainsi avec légèreté au visiteur ravi.
Henry-Jean Servat, journaliste, commissaire de l'exposition et auteur de Brigitte Bardot la légende, conclut son éditorial en ces termes : « S'il lui arrive de parler parfois sans mesure, paroles excessives ne renvoyant jamais à autre chose qu'à elles-mêmes, Bardot, reine de Saint-Tropez et de l'univers, reste pour l'éternité une actrice d'éclats et de clarté, et aussi une créature de combats et de compassion, et surtout une femme de droiture et de courage. »

* L'exposition Brigitte Bardot, « les années "insouciance" » se poursuit jusqu'au 31 janvier 2010 avant de faire le tour du monde.
MA30. Espace Landowski.
28 avenue André-Morizet. 92100 Boulogne-Billancourt.

Brigitte Bardot en quelques dates

28 septembre 1934 : naissance à Paris.
1949 : première couverture de Elle.
1952 : Jean Boyer lui offre son premier rôle dans Le Trou normand avec Bourvil.
21 décembre 1952 : mariage avec Roger Vadim, célébré en l'église de Passy.
1955 : elle tourne Futures vedettes de Marc Allégret et Les Grandes manœuvres de René Clair.
1956 : elle tourne sous la direction de Roger Vadim Et Dieu créa la femme face à Curd Jürgens, Christian Marquand et Jean-Louis Trintignant.
1958 : En cas de malheur de Claude Autant-Lara.
18 juin 1959 : mariage avec Jacques Charrier. Cette même année, elle joue dans Babette s'en va-t-en guerre de Christian-Jaque et Voulez-vous danser avec moi ? de Michel Boisrond.
11 janvier 1960 : naissance de son fils Nicolas Charrier. Elle est dirigée par Henri-Georges Clouzot dans La Vérité.
1962 : elle tourne dans Vie privée de Louis Malle, Le Repos du guerrier de Roger Vadim et Le Mépris de Jean-Luc Godard.
14 juillet 1966 : mariage avec le milliardaire Gunter Sachs.
1967 : elle vit une idylle avec Serge Gainsbourg.
1968 : elle devient la première femme à prêter ses traits au buste de Marianne.
1973 : elle joue son dernier film L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise de Nina Companeez.
1977 : elle dénonce la chasse aux blanchons et fait un voyage sur les glaces polaires du Canada. Elle réussit à faire voter l'interdiction du commerce de produits issus de la chasse des phoques de moins de quatre semaines.
1986 : elle crée la Fondation Brigitte Bardot.
1992 : mariage avec Bernard d'Ormale.
1996 : elle publie Initiales BB, best-seller international vendu à plus d'un million
d'exemplaires.
1999 : elle publie Le Carré de Pluton.
2006 : à l'occasion du 20e anniversaire de sa fondation, elle publie Pourquoi ? qui retrace ses combats en faveur des animaux.
Jean Cocteau disait d'elle : « Elle vit comme tout le monde en n'étant comme personne. » BB, initiales pieuses pour certains, ont transformé Brigitte Bardot en légende, créant une légende qui a rimé, au cours de toutes ces années, avec sensualité. BB, c'est bref, criant, murmurant, tour à tour...

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