Les Libanais en savent quelque chose. Ils avaient déjà amplement dégusté du concentré de bidasse syrien à l’époque où les soldats de Damas exerçaient leurs talents dans les zones habitées de Beyrouth, de Tripoli, en montagne et dans la Békaa. Sauf bien entendu au Liban-Sud... Pas fous les héros improvisés ! Ils n’allaient pas risquer de se prendre une dérouillée mémorable de la part des Hébreux !
Puis retour au pays en 2005 : la crise, l’inflation, le chômage, les portraits en pied de l’Ophtalmologue contrarié, de son père grincheux, de son beau-frère artificier... C’est dur de laisser la gâchette en pointillé quand on s’est entraîné des années durant sur le petit frérot des cèdres. Alors forcément, les troufions de base, dotés d’une intelligence de base, ont commencé à faire des cartons dans leurs manifestants maison. Comme qui dirait pour se faire la main. Ce n’est que bien plus tard, une fois le stage terminé, que l’arrachage des ongles et la crevaison des yeux allaient suivre. L’expérience force la compétence.
Pour autant, les ahuris d’en face ne font pas que de la broderie. Entre les rebelles de l’ASL et les disjonctés islamistes, c’est la course à la barbaque. À qui bâtirait le plus gros silo de moignons de chair humaine et de fémurs périmés. Sans oublier les logiciels et les périphériques à présenter aux caméras : lunettes noires et carpette de colifichets sur la poitrine pour les uns, barbe frisottée, chemise de nuit et babouches pour les autres. L’élégance n’a pas de prix.
Pauvre Syrie ! Un régime en déconfiture, des insurgés en caricature et, pompon sur le narguilé, un ministre de l’Intérieur en villégiature dans un hôpital de Beyrouth. Encore heureux qu’il n’ait pas été accueilli entre un bœuf et un âne au fond d’une grotte. Pour Noël, ça aurait fait jaser.
gabynasr@lorientlejour.com
LOLLLLLLLLLLLLLLLLL! J'ai adore le "pompon sur le narguile"!!!
11 h 35, le 21 décembre 2012