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À La Une - Syrie

Assad bombarde les réfugiés palestiniens

Abbas et le Hamas se déchaînent contre le régime de Damas

Des rebelles de l'Armée syrienne libre célèbre la prise d'une école militaire, à Alep, le 16 décembre 2012. REUTERS/ Zain Karam 

Le président palestinien Mahmoud Abbas et le mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza, ont condamné hier le raid meurtrier de l’aviation syrienne sur un camp palestinien au sud de Damas. « Nous appelons toutes les parties belligérantes en Syrie à épargner les Palestiniens et leurs camps en Syrie », a déclaré M. Abbas dans un communiqué diffusé par l’agence officielle palestinienne WAFA. Le chef de l’Autorité palestinienne a ajouté que les bombardements contre les camps devaient « cesser immédiatement ». « Nous exhortons aussi la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour protéger notre peuple en Syrie », a-t-il plaidé, en précisant que les Palestiniens n’étaient « pas impliqués » dans le conflit.


De son côté, le mouvement islamiste Hamas a qualifié de « crime » le raid aérien du camp de Yarmouk « qui a fait de très nombreux martyrs et blessés, terrorisé des populations innocentes et déplacé beaucoup d’habitants du camp ». À Gaza, le porte-parole du gouvernement du Hamas, Taher el-Nounou, a réclamé « l’arrêt des attaques contre notre peuple en Syrie ». L’aviation syrienne a bombardé hier pour la première fois en 21 mois de conflit le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas, franchissant une nouvelle étape dans sa guerre pour chasser les rebelles de la capitale. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins huit civils – 25 selon certaines autres sources – ont été tués dans le raid qui a visé, d’après des habitants, une mosquée où quelque 600 déplacés avaient trouvé refuge. Dans une vidéo mise en ligne sur YouTube, on peut voir des corps et des morceaux de corps éparpillés sur les escaliers de ce qui semble être une mosquée.

Azaz, encore
Les combats, qui ont éclaté il y a douze jours entre les Palestiniens fidèles au président Assad et ceux qui ont rejoint l’insurrection, se sont intensifiés samedi avec la progression des rebelles à l’intérieur du camp. Ils se poursuivaient hier, après le raid aérien, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui rapporte la mort de plusieurs combattants du Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), ainsi que la poursuite d’affrontements entre l’armée et les rebelles dans le quartier damascène de Qadam. Un demi-million de réfugiés palestiniens vivent en Syrie, la plupart à Yarmouk, qui tombe ainsi dans l’arc allant de l’est au sud-ouest de la capitale, à partir duquel les rebelles espèrent s’approcher jusqu’au cœur de Damas.


Toujours sur le terrain, l’aviation gouvernementale a également bombardé hier la ville de Azaz, près de la frontière turque, provoquant la panique au sein d’un camp de réfugiés syriens situé en territoire turc.
L’aviation et l’artillerie ont aussi bombardé, pour la première fois depuis février, Helfaya, une ville de la province de Hama tenue par les rebelles, faisant selon ces derniers au moins 25 morts.


Les rebelles ont également enregistré un nouveau succès militaire avec la prise d’une école de formation de l’infanterie, à Alep. Un chef militaire de la brigade islamiste Tawhid a déclaré que ses hommes avaient contribué à la prise, samedi, de ce centre de l’armée gouvernementale, après cinq jours de combats. « Au moins cent soldats ont été faits prisonniers et 150 autres ont décidé de rejoindre nos rangs. Les soldats souffraient de la faim en raison du siège », a-t-il ajouté. L’armée syrienne a, elle, annoncé s’être complètement retirée hier de l’école d’infanterie, d’après l’OSDH. Le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, affirmait hier que l’armée y avait opéré « un retrait tactique en attendant les renforts ».

La prophétie de Chareh
Sur le plan politique, dans une interview au journal libanais al-Akhbar d’aujourd’hui, le vice-président syrien Farouk el-Chareh estime que personne ne peut l’emporter militairement, ni les forces de Bachar el-Assad ni les combattants de l’opposition. La situation dans le pays ne fait qu’empirer, ajoute-t-il, et une « solution historique », avec la formation d’un gouvernement d’unité nationale « de pouvoirs étendus », est nécessaire pour mettre fin au conflit. Farouk el-Chareh ne s’était pas exprimé publiquement depuis juillet 2011. « Chaque jour qui passe, les solutions politiques et militaires s’éloignent un peu plus... Il s’agit de défendre l’existence de la Syrie. Il ne s’agit pas d’une bataille pour un individu ou un régime », dit-il.


Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s’est également exprimé hier sur la question d’une fin imminente de la crise syrienne. « Je pense que la fin se rapproche pour Bachar el-Assad et, vous avez vu, même si c’est controversé, même les Russes l’envisagent », a-t-il déclaré. Il a également qualifié de « scandaleuse » l’attaque aérienne de l’aviation syrienne sur le camp de Yarmouk. « C’est une attaque scandaleuse », a-t-il dit, accusant le président syrien de vouloir « embraser la situation ».

 

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