Rechercher
Rechercher

Liban - Citoyen grognon

L’assourdissant silence des femmes

La rue libanaise était triste, ce 8 mars 2016. Triste parce que vide. Vide de femmes en colère, qui manifestent, qui revendiquent, qui réclament à pleins poumons ces droits dont les prive depuis toujours un État patriarcal et machiste, au sein de leur famille, de leur travail, au niveau de leur participation à la vie publique et politique.

Les réseaux sociaux, eux, par contre, étaient bien actifs, inondés de fleurs, de poèmes, de messages de félicitations, de vœux adressés aux femmes, libanaises plus particulièrement, d'autocongratulations aussi, selfies à l'appui.

Il n'y avait vraiment pas de quoi célébrer au Liban, ce mardi 8 mars, alors que des adolescentes à peine pubères sont encore victimes de mariage forcé en toute légalité; que la femme libanaise n'a toujours pas le droit de transmettre sa nationalité à ses enfants de père étranger, ni à son mari d'ailleurs; qu'elle n'est pas protégée contre le harcèlement sexuel, ou pire, contre le viol ; qu'elle n'est pas considérée comme tutrice légale de ses enfants; qu'elle est souvent lésée, en cas de divorce ; qu'à compétences égales, elle doit se contenter d'un salaire inférieur à celui de ses collègues mâles; qu'au Parlement, elle n'est pratiquement pas représentée, ou si peu, par 4 députées : des femmes de..., filles de..., sœurs de... des figurantes... Certainement pas de quoi améliorer son statut. La liste est si longue, encore...

Mais où étaient-elles donc, les femmes libanaises, le 8 mars ?

Ces milliers de femmes qui se revendiquent de la société civile, mais qui hésitent à défoncer les portes d'une société engoncée dans ses tabous. Où étaient-elles donc, ces militantes féministes, qui avaient retroussé leurs manches et envahi les rues de Beyrouth, un certain 8 mars 2014, pour dénoncer les violences faites aux femmes et réclamer la promulgation de la loi contre la violence domestique ?

Où étaient-elles donc, mardi passé, ces femmes qui n'en peuvent plus de souffrir de discrimination au quotidien, dans leur chair, dans leur maternité, dans leur intelligence, dans leur citoyenneté ?
Satisfaites de leur sort, semble-t-il, ou alors rassurées par ces discours à la langue de bois, ânonnés sans grande conviction par des politiciens en mal de popularité. Mais surtout, surtout, trop passives pour se mobiliser pour leur propre cause, celle de leurs filles et de leurs petites-filles.

Silence radio. Un silence assourdissant, qui ne présage rien de bon pour la cause féminine, mais qui fait mal, jusqu'au plus profond de chaque femme libanaise.

 

Lire aussi
Où sont les femmes ?, l’édito d’Émilie Sueur

Donner aux femmes les moyens de devenir des agents du changement, la tribune de Ban Ki-moon


Portrait
Fatmé, 17 ans, mariée, un enfant : « Le plus dur, c’est ma nostalgie de l’école et de mes amies ! »


Voir aussi notre vidéo
Une journée dans la vie politique libanaise : mais où sont les femmes (sur les photos...) ?

La rue libanaise était triste, ce 8 mars 2016. Triste parce que vide. Vide de femmes en colère, qui manifestent, qui revendiquent, qui réclament à pleins poumons ces droits dont les prive depuis toujours un État patriarcal et machiste, au sein de leur famille, de leur travail, au niveau de leur participation à la vie publique et politique.
Les réseaux sociaux, eux, par contre, étaient...

commentaires (3)

Mais ou elle est la FEMME LIBANAISE ?????coma ????

Soeur Yvette

12 h 17, le 12 mars 2016

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Mais ou elle est la FEMME LIBANAISE ?????coma ????

    Soeur Yvette

    12 h 17, le 12 mars 2016

  • Désolé ! Nâââïylâh Toûwâïynéééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 02, le 12 mars 2016

  • "Mais où étaient-elles donc, les femmes libanaises, le 8 mars ?" ! Wâlâââoû, yâ Madame ! Mais posez donc la question à la "fabuleuse députée?".... d'Achrafïîyéééh, Nâdïyâh Toûwâïynéééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 43, le 12 mars 2016

Retour en haut