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Liban - Social

Plus de 32 millions d’euros de l’Union européenne pour soutenir l’Unicef au Liban

La chef de la Délégation de l'Union européenne au Liban, Angelina Eichhorst, et la représentante de l'Unicef au Liban, Annamaria Laurini, ont effectué une tournée pour inspecter des projets au sud du pays, qui profitent aussi bien à des Libanais qu'à des réfugiés syriens.

De gauche à droite, Marco Perini, représentant d’Avsi au Liban, la chef de la Délégation de l’Union européenne au Liban, Angelina Eichhorst, et la représentante de l’Unicef au Liban, Annamaria Laurini, visitant un camp de réfugiés à Ibl el-Saki.

Un centre d'accueil relevant du ministère des Affaires sociales à Sarafand, dans le caza de Zahrani, et un campement champignon de réfugiés syriens à Ibl el-Saki, dans le caza de Marjeyoun, figuraient au programme d'une tournée effectuée par la chef de la Délégation de l'Union européenne au Liban, Angelina Eichhorst, et la représentante de l'Unicef au Liban, Annamaria Laurini. Ce sont des projets qui profitent aussi bien aux réfugiés syriens qu'à la communauté hôte, financés par l'Union européenne et mis en place par l'Unicef, qui ont été inspectés.

Pour la période de 2013-2014, l'Union européenne figure parmi les plus importants donateurs de l'Unicef avec 32,6 millions d'euros. Ces fonds sont utilisés notamment pour renforcer l'éducation ainsi que les services aux enfants et aux familles les plus démunies.
En dix-huit mois, les projets financés par l'UE à travers l'Unicef toucheront environ 65 000 jeunes enfants vivant dans la précarité et profiteront à 81 000 mères qui bénéficieront d'un soutien les aidant à mieux s'occuper de leurs enfants.
Le programme d'éducation financé par l'Union européenne à travers l'Unicef a pour but de venir en aide à 96 000 enfants libanais et syriens dans 320 écoles publiques, et cela en améliorant leur environnement. De plus, 35 000 enfants, libanais et syriens, seront aidés pour qu'ils puissent s'inscrire à l'école et environ 620 000 autres auront accès à un apprentissage informel ainsi qu'à des loisirs.
Jusqu'en 2016, l'Unicef mettra en place des projets s'élevant à 44 millions de dollars. L'institution onusienne a pu assurer des fonds pour couvrir 50 % de ses besoins, un taux assez important vu l'ampleur de la crise syrienne au Liban et le désintérêt croissant des donateurs.

 

(Pour mémoire: L'UE « va poursuivre au Liban son assistance en réponse à la crise syrienne »)


Dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, Mme Laurini a indiqué que « dès les premiers mois de la crise en Syrie, l'UE a fait confiance à l'Unicef pour aller au-delà des mesures d'urgence et mettre en place des projets de développement ».
« Il est urgent actuellement d'assurer des soins de santé, prévoyant notamment des campagnes comme la vaccination contre la polio (qui sera lancée la semaine prochaine). De plus, il faut faire face à l'hiver en garantissant les moyens nécessaires pour lutter contre le froid, comme le fait de préparer les tentes des campements champignons pour affronter la pluie et la neige... L'éducation demeure également une priorité », ajoute-t-elle.
« Il est impensable de laisser un pays comme le Liban accueillir, seul, un nombre aussi important de réfugiés ; il ne peut pas s'en sortir seul », a-t-elle poursuivi.
La représentante de l'Unicef a mis l'accent sur le fait que « nombre d'interventions effectuées depuis la crise syrienne ont profité aussi bien aux Libanais qu'aux Syriens ». « Les dons utilisés ont servi à mettre en place des projets de développement utiles à tous, a déclaré M. Laurini. Il y a beaucoup d'investissements dans les secteurs publics, par exemple, et on commence à mettre sur le tapis des sujets qu'on n'avait pas l'habitude de discuter, notamment la violence domestique, le mariage précoce. »

Mme Eichhorst a indiqué, pour sa part, à L'Orient-Le Jour que « l'éducation des enfants et les abris aux réfugiés figurent parmi les priorités. C'est important pour nous de travailler avec l'Unicef qui a l'expérience de gérer ce genre de crises et sait mettre l'enfant au centre des activités ; nous coopérons également dans le domaine de l'enfance avec le ministère de l'Éducation ».
Elle a également indiqué que « les projets mis en place profitent aux communautés libanaises démunies et aux réfugiés syriens ».
« Depuis le début de la crise syrienne, l'UE a consacré 372,7 millions d'euros au Liban. Près de 172,3 millions d'euros ont été versés pour les aides d'urgence et 200,4 millions d'euros pour soutenir les institutions libanaises afin d'aider la population à faire face à la crise », a-t-elle souligné.

(Pour mémoire: Dix millions d'euros offerts par l'UE pour les opérations de déminage)

 

Mariage précoce
La tournée des deux diplomates a commencé au centre social de Sarafand, une localité qui compte 25 000 habitants et qui accueille 8 000 réfugiés syriens.
Le centre relevant du ministère des Affaires sociales accueille environ 1 500 personnes par mois, dont 45 % de réfugiés syriens. Plusieurs services y sont assurés ; le centre fait office d'un dispensaire et aussi d'une clinique ; il abrite une garderie pour aider les femmes à travailler hors de chez elles et pouvoir ainsi aider aux dépenses du ménage. Des activités financées par l'UE à travers l'Unicef ont été mises en place par Terre des hommes Genève, notamment un service d'aide psychologique aux femmes et aux enfants.

Régulièrement, des sujets de discussions sont proposés aux femmes libanaises et syriennes qui fréquentent les lieux. Parmi ces sujets, le mariage précoce, une affaire qui touche beaucoup de mineures syriennes.
Une réfugiée syrienne rapporte qu'une parente à elle, âgée de 13 ans, a été mariée à un réfugié syrien au Liban, âgé de 20 ans. La fillette est morte au lendemain de sa nuit de noces à cause d'une hémorragie.
Plusieurs réfugiées syriennes rapportent que nombre de leurs proches sont mariées à l'âge de 13 ou de 14 ans, car elles sont considérées comme des fardeaux pour leur famille.

Une réfugiée syrienne, originaire de Homs et âgée de 20 ans, confie qu'elle s'était mariée à 15 ans. « J'ai habité chez ma belle famille qui m'empêchait de voir mes parents. Mon mari était gentil. Mais je n'ai pas eu d'enfants durant trois ans et cela est très mal vu. J'étais jeune et stigmatisée. J'ai mûri trop vite, j'ai assumé des responsabilités différentes de celles des autres jeunes filles de mon âge », dit-elle.

 

(Pour mémoire : Vingt millions d'euros de l'UE pour « des services de santé aux plus vulnérables »)


La Délégation s'est ensuite rendue à Ibl el-Saki, localité frontalière avec Israël, dans un campement champignon abritant plus de 1 200 réfugiés, dont environ 300 enfants. L'UE finance à travers l'Unicef une école informelle mise en place par l'association italienne Avsi.
Le représentant de l'ONG italienne au Liban, Marco Perini, souligne que Avsi « est présente au Liban depuis 1996 et elle est partenaire avec l'Unicef depuis 2013 pour la mise en place de projets touchant les réfugiés syriens ».
Au Liban, Avsi travaille dans trois domaines : l'éducation, l'enfance et l'assainissement.
« Sur le plan de l'éducation, elle vient par exemple en aide à 1 300 enfants scolarisés et cela à travers des parrainages avec l'Italie. Concernant l'enfance, les projets sont exécutés en partenariat avec l'Unicef, alors que l'assainissement touche plusieurs domaines, notamment l'hygiène et l'eau », explique M. Perini.

Ibl el-Saki compte 1 800 réfugiés syriens pour 1 800 habitants. Dans cette riche localité de la bande frontalière, la majorité des réfugiés viennent d'Idleb. C'était à la base des travailleurs saisonniers qui aidaient à la cueillette des olives et qui travaillaient dans les champs. Avec la guerre en Syrie, ils ont fait appel à leurs femmes et enfants, et ne sont plus rentrés chez eux.
Un prochain projet : Avsi assurera à nombre d'entre eux des rentrées régulières. Le projet vise à réhabiliter une importante forêt d'Ibl el-Saki et à la rendre accessible au public.

 

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