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À La Une - Syrie

Deux journalistes britanniques kidnappés, battus et blessés par balles en Syrie

Anthony Loyd et Jack Hill, journalistes du Times, ont été finalement libérés sur ordre d'un commandant local de rebelles.

La terrible une du quotidien britannique The Times, sur l'agression violente perpétrée contre deux de ses envoyés spéciaux en Syrie : le journaliste Anthony Loyd et son collègue photographe Jack Hill.

La Syrie est "le pays le plus dangereux au monde pour la presse", rappelait le mois dernier le Comité pour la protection des journalistes, en publiant son indice annuel d'impunité qui répertorie les pays dans lesquels les meurtres de journalistes restent impunis.

Sombre constat malheureusement étayé par une nouvelle agression contre des journalistes dans ce pays en guerre.

Deux journalistes du quotidien britannique Times ont été détenus mercredi pendant plusieurs heures par des rebelles syriens qui ont tiré sur l'un d'eux et battu l'autre, a fait savoir aujourd'hui leur journal. Les deux journalistes  récupèrent désormais de leurs blessures en Turquie.

 

Le journaliste du Times Anthony Loyd a été touché deux fois à la jambe par des tirs alors qu'il était retenu en otage, et son collègue photographe Jack Hill se remettait de ses blessures après avoir été sévèrement battu pour avoir tenté de s'évader. Les deux journalistes ont été libérés sur ordre d'un commandant local de rebelles, et les deux hommes sont parvenus à franchir la frontière entre la Syrie et la Turquie mercredi après avoir été soignés dans un hôpital syrien, a précisé le journal de Londres.

 

Les deux journalistes revenaient d'Alep où ils avaient passé plusieurs jours et tentaient de regagner la frontière turque lorsqu'ils ont été capturés tôt mercredi, a ajouté le Times. Ils se trouvaient à moins de 20 km de la frontière lorsque leur voiture a été contrainte de s'arrêter par deux autres véhicules. Jeté dans le coffre de la voiture avec son guide, Jack Hill a reconnu dans ses kidnappeurs les hommes à qui les journalistes avaient confié le soin de leur assurer un sauf conduit jusqu'à la frontière. Il a alors tenté de s'enfuir avant d'être repris et battu par ces rebelles qui ont tiré à deux reprises dans la jambe de son collègue Anthony Lloyd pour l'empêcher de s'évader.

Un commandant du Front islamique, un groupe rebelle combattant les islamistes liés à el-Qaëda, est ensuite intervenu pour demander la libération des deux hommes.

Les deux journalistes et leur guide sont parvenus à franchir la frontière mercredi soir après avoir été soignés dans un hôpital syrien, a expliqué le Times.

 

Depuis le début de la guerre qui oppose le régime du président Assad aux rebelles ayant juré sa perte au printemps 2011, des dizaines de reporters syriens et étrangers ont été enlevés, agressés ou assassinés en Syrie.

 

Le 20 avril, quatre journalistes français sont rentrés en France après dix mois de captivité en Syrie. Didier François et le photographe Edouard Elias, 23 ans, avaient été enlevés au nord d'Alep le 6 juin 2013. Le 22 juin, c'était au tour de Nicolas Hénin, 37 ans, reporter à l'hebdomadaire Le Point, et Pierre Torrès, 29 ans, photographe indépendant, à Raqqa. Didier François a évoqué des conditions de détention "rudes" et "parfois violentes". "Sur les dix mois et demi", les quatre otages sont "restés dix mois complets dans des sous-sols sans voir le jour, un mois et demi entièrement enchaînés les uns aux autres", a-t-il dit.

 

Fin mars, Javier Espinosa et Ricardo Garcia Vilanova, deux journalistes espagnols enlevés par Daech, étaient libérés après six mois de captivité en Syrie. Ces libérations faisaient suite à celle, début mars, d'un journaliste du quotidien catalan El Periodico, Marc Marginedas, enlevé en Syrie le 4 septembre. Lui aussi avait été enlevé et séquestré par Daech alors qu'il effectuait son troisième reportage dans une Syrie en guerre.

 

(Pour mémoire : "Il faut écrire sur la Syrie, et pour cela y être. Sinon sur quoi écrire ?")

 

De nombreux journalistes syriens (14 dont on peut publiquement mentionner le nom selon RSF), mais aussi étrangers (5 dont on peut publiquement mentionner le nom selon RSF), dont le Libanais Samir Kassab, caméraman disparu depuis le 15 octobre 2013, et les Américains Austin Tice, disparu depuis août 2012, et James Foley, disparu depuis novembre 2012, sont toujours otages.

Par ailleurs, trois journalistes libanais à la chaîne du Hezbollah Al-Manar Hamza Hajj Hassan, Halim Allaw, et Mohammad Mantach, ont été tués le 14 avril dans la ville historique chrétienne de Maaloula. Ils viennent s'ajouter à la longue liste des reporters tués en Syrie depuis le début du conflit.

Selon le dernier baromètre publié par Reporters sans frontières, en 2013, quarante-neuf journalistes ont été enlevés en Syrie et au moins 13 journalistes et 43 citoyens-journalistes y ont été tués.

 

 

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Sombre constat malheureusement étayé par une nouvelle agression contre des journalistes dans ce pays en guerre.
Deux...

commentaires (2)

Méthode typique chabbihiste.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 50, le 15 mai 2014

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Commentaires (2)

  • Méthode typique chabbihiste.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 50, le 15 mai 2014

  • Des sauvages!

    Michele Aoun

    16 h 19, le 15 mai 2014

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