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Diaspora - Success story

Libanaise d’origine, Jessica Chelala partage avec son compagnon une étoile Michelin

Elle est d'origine libanaise, licenciée en gestion hôtelière. Il est français, chef cuisinier et excellent pâtissier. À 33 ans, Jessica Chelala et son compagnon Jérémie Le Calvez offrent à La Pomme d'Api, en Bretagne, une étoile Michelin.

Jessica Chelala et Jérémie Le Calvez : une histoire d’amour et une passion pour leur métier.

Née en France de parents libanais, Jessica Chelala a grandi loin de la guerre. Le sourire accueillant, les yeux noisette rieurs, elle revendique ses racines libanaises. Des racines à la rencontre desquelles elle est allée, entre 2006 et 2009, après avoir décroché plusieurs contrats dans l'hôtellerie et la restauration au pays du Cèdre.
Mais aujourd'hui, c'est en France que la jeune femme de 33 ans est installée avec son compagnon, le chef cuisinier Jérémie Le Calvez. À eux deux, ils sont les heureux propriétaires du fonds de commerce La Pomme d'Api à Saint-Pol-de-Léon, en Bretagne, un restaurant auberge gastronomique récemment étoilé par le guide Michelin. Un an et demi après avoir repris une entreprise à la nourriture irrégulière, à l'accueil décevant, à l'intérieur vétuste, le couple a réussi son pari à force de travail, de patience et de passion : refaire la réputation de l'endroit. Le restaurant affiche désormais complet.

Des débuts difficiles
Dans ce cadre rustique du XVIe siècle, les amateurs de gastronomie viennent et reviennent, attirés par la bonne cuisine, la magie des lieux et l'excellent accueil. Le bouche-à-oreille fonctionne si bien, en France. « Nous y avons investi notre touche personnelle et notre savoir-faire. Nous avons aussi remis la carte au goût du jour », raconte Mme Chelala, licenciée en gestion hôtelière de Glion, forte d'une expérience dans l'ouverture et la gestion d'hôtels et de restaurants, au Liban, en France ou à Prague.

La restauratrice se remémore le jour où elle et son conjoint sont « tombés amoureux de cette belle maison ancienne avec des poutres et une cheminée ». Les débuts ont certes été difficiles, ponctués de hauts et de bas, mais une fois le couple bien installé et la carte dépoussiérée, les choses se sont progressivement améliorées. D'autant que la situation du restaurant est stratégique. La Pomme d'Api est située à 45 minutes de Brest, en plein cœur du pays léonard, région agricole proche de la mer. « Non seulement nos produits sont frais, car viandes et poissons sont à portée de main, mais nous avons la chance d'avoir un accès facile aux légumes et fruits de saison », explique la jeune femme. « C'est très bon et très joli dans l'assiette. Cela nous permet aussi de proposer un menu hors du commun et de renouveler notre carte tous les deux mois », précise-t-elle, citant « la langouste au kari gosse », une entrée à la touche orientale, à base de langouste, avec des cheveux d'ange cuits et un mélange d'épices proche du cari.

Lui en cuisine, elle en salle
Bien entendu, le restaurant ne propose que des plats « soigneusement faits maison, dessert et pain compris », ce qui ravit les habitués et les touristes de passage. « Jérémie est un cuisinier hors pair, mais aussi un excellent pâtissier », fait-elle remarquer à ce propos. De son côté, Mme Chelala est en salle, où elle gère l'accueil et quelque 25 couverts midi et soir, armée de ce sourire qui ne la quitte jamais. « Le restaurant a une capacité de 30 couverts », dit-elle. « À nous deux, avec un aide en cuisine, nous avons préféré ne pas dépasser 25 couverts pour chaque service. »

Mais depuis que le guide Michelin a doté l'auberge restaurant d'une étoile, les lieux ont été réaménagés. « Nous avons rééquipé la cuisine et acheté de nouvelles machines », affirme la jeune femme. La petite équipe s'est aussi agrandie, avec pour objectif à court terme de faire sortir la cuisine en salle. « La clientèle aime bien bavarder avec le chef », souligne-t-elle. Le couple rêve toutefois d'héberger ses hôtes, pour une ou quelques nuits. « Nous faisons le projet d'aménager des chambres d'hôte à proximité de notre établissement ou carrément d'ouvrir un hôtel-restaurant, d'ici à quelques années », poursuit Jessica Chelala, intarissable.

C'est dire combien la passion habite cette hôtelière qui s'avoue « rattrapée par la restauration », tout en décrivant « l'excitation dans les starting-blocks, avant chaque service ». Il est à parier qu'elle et son partenaire, le chef Jérémie Le Calvez, réaliseront leur rêve commun, jusqu'au bout.


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