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Les femmes dans l’économie libanaise, une opportunité trop peu exploitée

Endeavor a organisé hier une conférence sur l’entrepreneuriat des femmes au Liban et leur impact sur l’économie dans une société où le taux d’activité des femmes n’est encore que de 22 %.

68 % des Libanaises qui travaillent sont célibataires, un pourcentage qui tombe à 51 % pour les hommes, selon les chiffres de la Banque mondiale.

Que ce soit pour Rima el-Husseiny, créatrice de « Blessing », entreprise de cadeaux et chocolats personnalisés, ou pour Delphine Eddé, associée et directrice de la publication des sites Diwanee, l’histoire débute toujours de la même façon. Celle d’une femme, d’une passion et d’un besoin identifié sur le marché. Puis ensuite vient le temps de la création d’entreprise. Mais pour la réussite, il faut ajouter à ces ingrédients beaucoup de travail.


Les deux femmes ont toutes deux cumulé des années d’expérience dans leurs domaines respectifs avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. « C’est sûr, nous sommes des femmes passionnées, explique Delphine Eddé, mais ne s’aventure pas entrepreneur qui veut ! Il a fallu beaucoup de travail pour en arriver là... Le monde de l’entreprise est un monde très dur où la compétition est féroce », ajoute la jeune femme.
C’est également ce que souligne Nibal Edlebi, responsable de la division des applications TIC (Technologies de l’information et de la communication) pour l’Escwa. « Il est vrai que les femmes possèdent naturellement des qualités telles que l’intelligence émotionnelle, l’instinct et la communication. Mais il faudrait leur apprendre à être plus combattantes et faire face à la concurrence. »
Pour Tania Mousallem, chef du programme de soutien « We Initiative » pour les femmes entrepreneurs à la BLC Bank, « l’université n’apporte pas toujours les compétences suffisantes pour lancer un business. Il faut également un soutien moral de taille et des connaissances techniques du monde des affaires ».

 

 

(Pour mémoire : Success stories : deux innovatrices libanaises racontent)

 


Les difficultés d’accès au financement
« Le premier conseil que je donnerai à de jeunes entrepreneurs ? Posez-vous la question du financement, insiste Delphine Eddé. Même si votre idée est géniale, abandonnez tout de suite si vous n’avez pas de plan de financement. » La professionnelle prend son propre exemple pour illustrer son conseil. « Dans la création de contenus en ligne, nous savions que nous visions tel ou tel annonceur pour obtenir du financement. »
Rima el-Husseiny, elle, a souligné le rôle des banques dans le soutien au développement des petites et moyennes entreprises. « Pour créer ma société, j’ai pu compter sur le soutien de ma famille, comme beaucoup d’autres femmes, mais les banques ont un rôle essentiel à jouer à ce niveau. »


Delphine Eddé a également souhaité conclure en insistant sur ce point. « En tant que jeune entrepreneur et femme, on se sent vraiment seule au Liban. Sans État, sans aide de la part des banques, nous sommes véritablement livrées à nous-mêmes. »
Et pourtant, cibler les femmes peut s’avérer être une véritable opportunité marketing. « On ne peut pas faire d’erreur avec les femmes, ironise Tania Mousallem. Quand une femme est en colère, vous pouvez être sûr que tout le monde sera très vite au courant ! Cela peut causer une mauvaise publicité, mais à l’inverse, si elles sont satisfaites, elles deviennent des clientes très loyales. »

 


Le marché de l’emploi chez les femmes au Liban
Au Liban, plus d’un million de femmes seraient en âge de travailler alors que la grande majorité d’entre elles seraient inactives (rapport de la Banque mondiale de 2011). Le taux d’activité des Libanaises ne culminait en effet qu’à 22 % en 2011. Ce n’est pourtant pas par manque de diplôme mais davantage pour des raisons culturelles que les femmes ne travaillent pas. S’occuper des tâches ménagères et des enfants reste majoritairement dévolu aux femmes. Elles sont nombreuses à arrêter de travailler quand elles fondent une famille. En effet, 68 % des Libanaises qui travaillent sont célibataires, un pourcentage qui tombe à 51 % pour les hommes, selon les chiffres de la Banque mondiale.

 

 

Pour mémoire

« Il faut savoir diversifier les plaisirs... »

 

Mais où sont donc les femmes entrepreneuses ?


Forum de la femme arabe : une édition placée sous le signe de l’entrepreneuriat 

 

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Que ce soit pour Rima el-Husseiny, créatrice de « Blessing », entreprise de cadeaux et chocolats personnalisés, ou pour Delphine Eddé, associée et directrice de la publication des sites Diwanee, l’histoire débute toujours de la même façon. Celle d’une femme, d’une passion et d’un besoin identifié sur le marché. Puis ensuite vient le temps de la création d’entreprise. Mais...

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