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À La Une - Liban

Enquête Tripoli : la piste des renseignements syriens est retenue

C’est aujourd’hui ou demain que l’enquête sur les explosions de Tripoli devrait en principe se clarifier. Les informations diffusées ces deux derniers jours par les médias se vérifient jour après jour, même s’« il y a une part d’exagération », note une source proche du dossier.


Si la théorie incriminant les services de renseignements syriens qui auraient commandité les deux attentats de Tripoli, voire même celui de Roueiss, ainsi que le lancement de roquettes, notamment sur la région de Baabda, se confirme dans les prochains jours, cela prouverait que le régime syrien, qui cherche à déstabiliser une fois de plus le Liban, n’a pas été dissuadé par la mise en échec du complot Mamlouk-Samaha, mais n’a fait que différer le timing en mettant à exécution sa capacité de nuisance.


C’est en tous les cas cette piste que retiennent pour l’instant les enquêteurs, suite aux révélations faites par le suspect numéro un, le membre du mouvement al-Tawhid, cheikh Ahmad Gharib.
Arrêté depuis cinq jours, cheikh Gharib serait « partiellement » impliqué dans la préparation des deux attentats, affirme une source proche du dossier qui précise que dans deux à trois jours, l’affaire sera en grande partie élucidée, s’abstenant de donner de plus amples détails.

 

L’arrestation de cheikh Gharib, qui a eu lieu le jour même de l’attentat, a été prolongée de 48h une première fois, puis une seconde fois. Hier, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, s’est rendu auprès du service de renseignements des FSI pour suivre l’investigation menée par ce service. Après avoir pris connaissance de la progression de l’enquête, le juge a décidé de renouveler la période de l’arrestation de cheikh Gharib, ainsi que de « l’informateur », le dénommé Moustapha Houri, qui, dans cette affaire « est l’équivalent de Milad Kfoury, l’informateur qui avait permis l’arrestation de Michel Samaha », souligne une source sécuritaire.


Moustapha Houri est en effet l’homme-clé qui a conduit à l’arrestation de cheikh Gharib pour avoir été personnellement démarché par ce dernier qui lui avait proposé de contribuer à l’exécution des deux attentats de Tripoli. Ayant prévenu le général Achraf Rifi, qui a alerté à son tour les services de renseignements, Moustapha Houri n’a malheureusement plus été contacté par cheikh Gharib, ce qui a rendu la tâche des services de renseignements difficile, n’ayant pas réussi à filer le suspect.


Contactée par L’Orient-Le Jour, une source autorisée affirme que des preuves recueillies jusqu’à présent pèsent lourd et incriminent en partie cheikh Gharib qui aurait en effet « participé à la préparation » des attentats. Il faudra attendre les prochains jours pour finaliser les analyses des communications effectuées par le suspect et de la bande vidéo récupérée par les forces de l’ordre pour pouvoir déterminer un peu plus sa responsabilité et dévoiler éventuellement les commanditaires, ajoute la source.


Ces informations sont confirmées par une source sécuritaire qui explique que cheikh Gharib, connu pour ses relations avec les services syriens, a d’abord tout nié en bloc pour ensuite revenir sur sa version première et affirmer « que les services de renseignements syriens lui ont effectivement demandé de contribuer aux deux attentats, une requête qu’il affirme à ce jour avoir décliné », souligne la source. Celle-ci ajoute que les témoignages rassemblés par des personnes qui se trouvaient dans l’entourage des deux mosquées ciblées « ont été très précieux », notamment celui du vendeur de jus d’orange dont le fils a été tué par l’explosion et qui avait suivi l’un des suspects qui s’était enfui sans reprendre la monnaie. Les FSI ont diffusé mardi un portrait robot de ce suspect. Enfin, conclut la source, « le type d’explosifs utilisés devrait également nous servir d’indication supplémentaire sur l’origine et sur les commanditaires ».


Selon la source sécuritaire, Moustapha Houri est maintenu en « arrestation » pour deux raisons presque contradictoires : il est, d’une part, « sous protection », puisqu’il est considéré jusque-là comme étant un témoin-roi si les données qu’il a livrées aux FSI sont vérifiées à la conclusion de l’enquête. Toutefois, il restera en état d’arrestation et jugé en cas de faux témoignage et entrave à la justice.


Pour l’heure, les éléments majeurs rassemblés dans le cadre de l’enquête prouvent que « l’informateur » était crédible et que la thèse de l’implication des services syriens reste la plus plausible.

 

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