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Scandale financier à la prison de Roumié

Un entrepreneur a touché 6 millions de dollars pour des travaux de réhabilitation qui n’ont coûté que 100 000 dollars, accuse le ministre de l’Intérieur.

Le ministre de l’Intérieur inspectant les barreaux d’une fenêtre du pénitencier. Photo Dalati et Nohra

Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a annoncé hier qu’une enquête sera ouverte au sujet d’un scandale financier à la prison de Roumié. Il a indiqué sur ce plan que l’entrepreneur auquel la réhabilitation du pénitencier de Roumié a été confiée ainsi que la société chargée de l’étude de réhabilitation seront interrogés. Le ministre a relevé à cet égard que les travaux d’entretien, entamés il y a sept mois dans le bâtiment « D » de la prison, sont « insuffisants » et sans mesure avec les montants sollicités et obtenus.


M. Charbel a affirmé qu’un crédit de 6 millions de dollars a été affecté à ces travaux d’entretien, mais il a estimé à 100 000 dollars le coût des travaux réalisés jusqu’à présent dans le bâtiment « D ».
« Les travaux ne répondent pas aux critères les plus élémentaires de la décence humaine, notamment du point de vue sanitaire, s’est exclamé le ministre de l’Intérieur. On ne dirait pas qu’ils tiennent compte du fait que le prisonnier est une personne humaine », a déploré M. Charbel.
« Il est regrettable que les travaux de l’État soient exécutés avec cette mentalité », a renchéri le ministre de l’Intérieur, soulignant « qu’après tout, les fonds engagés sont des fonds publics qu’il faut préserver ».
Et de préciser que le coût d’équipement des bâtiments du pénitencier (caméras de surveillance, équipement, générateurs) a été estimé à 3 millions de dollars, « alors que le coût des travaux de réhabilitation a été fixé à 6 millions de dollars ». « Le ministère et la direction des FSI prendront les meures nécessaires pour améliorer ces travaux, notamment dans les bâtiments encore à réhabiliter », a-t-il conclu.

 

(Pour mémoire : Roumieh plaie béante ; les mutins islamistes lâchent du lest)

 


Utiliser le Palais de justice de Roumié
Sur un autre plan, M. Charbel a pressé le Conseil supérieur de la magistrature et le ministère de la Justice à commencer à utiliser le Palais de Justice construit à Roumié même, au voisinage immédiat du pénitencier, au lieu de continuer à conduire les prisonniers vers le Palais de justice de Beyrouth. Le ministre de l’Intérieur a estimé que le nouveau Palais de justice était « ultramoderne, bien équipé, et disposera de bonnes conductions de sécurité ». Il a précisé que sa construction avait coûté 2,5 millions de dollars. « L’utilisation de ce bâtiment accélérera les jugements non seulement pour les islamistes, mais aussi pour d’autres prisonniers dont certains ont déjà purgé plus de temps en prison que la peine qu’ils encourent », a déclaré M. Charbel.


Le ministre de l’Intérieur a menacé de « transformer en un bâtiment de prison » le Palais de justice s’il n’allait pas être utilisé. Il a toutefois rendu hommage au président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Fahd, qui a entamé l’interrogatoire des islamistes arrêtés, lui demandant de « continuer à le faire, mais à partir du nouveau Palais de justice de Roumié ».
Notons enfin que le détenu Abdallah Hocheimé s'est évadé de la prison de Roumié.

 

 

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