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À La Une - Révolte

Les rebelles syriens disent avoir reçu des armes modernes

Poutine critique encore ces livraisons à l’opposition ; l’armée bombarde un quartier de Damas.

Tous les moyens sont bons pour combattre à Alep. Nour Kelze/Reuters

Les rebelles syriens ont affirmé hier avoir reçu récemment de l’étranger des quantités d’armes « modernes ». L’Armée syrienne libre (ASL), principale force d’opposition armée, a reçu récemment « des quantités d’armes modernes, dont certaines (...) susceptibles de changer le cours de la bataille », a ainsi indiqué Louaï Moqdad, coordinateur politique et médiatique de l’ASL. Le porte-parole a précisé que les armes avaient commencé à être distribuées et qu’elles se trouvaient « entre les mains d’officiers professionnels et de combattants de l’ASL », assurant que « ces armes seront utilisées dans un seul objectif, celui de combattre le régime ». « Il s’agit d’armes antiaériennes et antichars ainsi que des munitions », a ajouté M. Moqdad, sans plus de précision, rappelant que la rébellion avait réclamé un « arsenal de dissuasion ». D’autres armes arriveront « dans les prochains jours », a encore souligné M. Moqdad.
Burhan Ghalioun, figure de l’opposition, a confirmé que l’ASL avait récemment reçu « des armes sophistiquées », citant notamment « un système de défense antiaérien ». « Ce système est de fabrication russe », a précisé une autre source au sein de l’opposition, qui a requis l’anonymat et n’a pas voulu identifier le pays fournisseur.

« Qui le remplira ? »
M. Moqdad a ajouté s’attendre à ce que les pays Amis de la Syrie, qui se réunissent aujourd’hui à Doha pour coordonner l’aide, y compris militaire, à apporter à la rébellion, annoncent « officiellement » la décision d’armer les rebelles. « C’est ce que nous espérons, c’est ce à quoi nous nous attendons. »
Le secrétaire d’État américain John Kerry s’est d’ailleurs envolé hier pour le Qatar, où il doit notamment retrouver les chefs de la diplomatie française Laurent Fabius, allemande Guido Westervelle, britannique William Hague, et italienne Emma Bonino. Aucune indication n’a été donnée sur la présence de l’opposition syrienne. Jusqu’à présent, les pays occidentaux étaient très réticents à l’idée de fournir des armes aux rebelles, par crainte qu’elles ne tombent aux mains d’extrémistes, mais l’avancée de l’armée, appuyée par le puissant Hezbollah, les a convaincus de revoir leurs plans.

 

(Eclairage : « Si vous êtes un criminel, comment pourriez-vous revenir ? »)


Le président russe Vladimir Poutine a pour sa part une nouvelle fois justifié le soutien de la Russie à Bachar el-Assad et défendu les livraisons d’armes à l’armée de Damas, agitant le spectre d’une vacance du pouvoir en cas de départ du président syrien. « Nous sommes préoccupés par l’apparition possible d’un vide politique en Syrie si certaines décisions sur un changement de gouvernement en Syrie sont prises maintenant », a ainsi déclaré le président russe, lors d’une conférence de presse commune avec la chancelière allemande, Angela Merkel. « Si Assad part aujourd’hui, un vide politique émerge », a ajouté Vladimir Poutine. « Qui le remplira ? Peut-être des organisations terroristes. » Au moins 600 hommes armés partis de Russie et d’Europe se battent actuellement en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad, a par ailleurs estimé M. Poutine.



Qaboun et Alep
Sur le terrain, l’armée syrienne bombardait le quartier de Qaboun, dans l’est de la capitale, pour tenter d’en déloger les rebelles. Depuis mercredi, les troupes ont lancé une campagne visant à écraser les poches rebelles à Damas, notamment dans le nord-est de la capitale et ses environs. « L’armée a repris ce matin le bombardement de Qaboun et des combats intenses entre soldats et rebelles ont lieu autour de ce secteur », a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Les forces du régime frappent la zone avec des obus de mortier, des chars et de l’artillerie lourde », poursuit cette ONG, selon qui les troupes sont désormais appuyées près de Damas par le Hezbollah.
Parallèlement, à Alep, l’armée bombardait plusieurs quartiers dont celui de Cheikh Maksoud et des combats ont tué au moins deux rebelles dans celui de Souleimane al-Halabi. La télévision d’État a de son côté indiqué que les troupes avaient tué « plusieurs terroristes aux abords de la prison centrale d’Alep, détruisant des canons, notamment antiaériens, et des caches d’armes et de munitions ».
Damas a en outre nié toute pénurie de médicaments dans le centre pénitentiaire, au lendemain de déclarations de l’OSDH sur la situation sanitaire « effrayante » de cette prison où l’OSDH a recensé plus de 100 décès depuis avril, dont une partie due à des maladies, notamment la gale et la tuberculose, non soignées faute de médicaments. Les rebelles, qui veulent libérer les 4 000 détenus de cette vaste prison, ont réussi à occuper une partie du site à la faveur d’un assaut en avril mais l’armée contrôle toujours les bâtiments dans lesquels se trouvent les prisonniers, et des combats et bombardements ont lieu quotidiennement entre les deux camps.
Toujours à Alep, le chef du conseil militaire rebelle local, le colonel Abdel Jabbar al-Okaidi, a annoncé dans une vidéo mise en ligne qu’il démissionnait de l’état-major de l’ASL. Il a toutefois dit conserver son poste au sein du commandement d’Alep.

 

(Lire aussi : À Raqqa, les islamistes imposent leur loi... avec retenue)


Par ailleurs, la France a livré 16 tonnes de médicaments pour soigner plusieurs milliers de personnes dans une vingtaine de centres de santé sur l’ensemble du pays, a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères. Ces médicaments sont notamment destinés à Alep.
Concernant les armes chimiques, le président de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie a réaffirmé qu’il ne pouvait pas dire avec certitude qui avait utilisé des armes chimiques, malgré les accusations de Washington contre Damas. Interrogé par des journalistes sur ces accusations, Paulo Pinheiro a refusé de « commenter les déclarations ou décisions de gouvernements ».
En Jordanie, 1 500 personnes ont défilé à Amman, conspuant le président Assad et le Hezbollah, détournant son nom en arabe, en « parti du diable ».
Enfin, à l’approche de l’été, l’ONU a averti que les températures élevées et les conditions d’hygiène passablement dégradées mettaient en danger la santé de 4 millions d’enfants affectés par le conflit.
(Sources : agences)

 

 

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