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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

En Arménie, le pape évoque une nouvelle fois le « génocide »

Le pontife doit se rendre aujourd'hui au mémorial de Tsitsernakaberd, consacré à la tragédie de 1915.

Le pape François et le catholicos Karékine II, hier, dans la cathédrale d’Etchmiadzine près d’Erevan. Andrew Medichini/AFP

Le pape François a préféré hier la franchise à la prudence, en dénonçant nommément « le génocide » des Arméniens dans un discours à la classe politique du petit pays rassemblée à Erevan.
« Cette tragédie, ce génocide a marqué malheureusement le début de la triste série des catastrophes immenses du siècle dernier », s'est exclamé le pape, qui s'adressait au premier jour de sa visite en Arménie au président Serge Sarkissian, à la classe politique et au corps diplomatique. Le mot ne figurait pourtant pas dans son texte distribué à l'avance. Il l'avait prononcé une première fois au Vatican en avril 2015, déclenchant alors la colère d'Ankara. « Il est tellement triste que dans celui-là et les deux autres (la Shoah et les massacres du stalinisme, qu'il avait cités en 2015), les grandes puissances regardaient ailleurs », a encore dénoncé le pontife. « Ces effroyables catastrophes du siècle dernier ont été rendues possibles par d'aberrantes motivations raciales, idéologiques ou religieuses, qui ont enténébré l'esprit des bourreaux au point qu'ils se sont fixé le dessein d'anéantir des peuples entiers », a-t-il poursuivi. Le chef de l'Église apostolique arménienne, le catholicos Karékine II, en le recevant dans sa cathédrale d'Etchmiadzine près d'Erevan, puis le président, avaient tous deux évoqué devant lui le « grand mal » comme un « génocide ».
Le pape a « rendu honneur au peuple arménien qui, même dans les moments les plus tragiques de son histoire, a toujours trouvé dans la croix et dans la résurrection du Christ la force de se relever et de reprendre le chemin avec dignité ». Jorge Bergoglio a souligné que ces dangers restent actuels : « Ayant devant nos yeux les résultats néfastes auxquels ont conduit, au siècle dernier, la haine, le préjugé et le désir effréné de domination, je souhaite vivement que l'humanité sache tirer de ces tragiques expériences la leçon d'agir avec responsabilité et sagesse pour prévenir les dangers de retomber dans de telles horreurs. »

Martyrs d'hier et d'aujourd'hui
« Les chrétiens en particulier, comme et peut-être plus qu'au temps des premiers martyrs, sont discriminés à certains endroits et persécutés pour le seul fait de professer leur foi », a-t-il une nouvelle fois dénoncé, faisant allusion notamment au Moyen-Orient. Dans un pays où moins de 10 % des habitants sont catholiques romains et les autres de rite oriental, le pape est perçu comme le meilleur avocat face à Ankara. Aujourd'hui, le pape François devrait se rendre au mémorial de Tsitsernakaberd, consacré à cette tragédie.
Selon l'Institut national arménien, 27 États ont déjà reconnu le génocide, notamment l'Allemagne, la France, la Russie, les États-Unis et le Vatican.
Le pape veut profiter de sa visite sur cette terre de martyrs pour mettre l'accent sur les persécutions et les réfugiés d'aujourd'hui. Il encouragera la vitalité de la foi chrétienne dans cet État reconstitué il y a seulement 25 ans, où les fidèles ont été persécutés « durant les années sans Dieu de l'époque soviétique », comme l'a rappelé le catholicos Karékine.
Le Vatican avait évité de prononcer le mot « génocide » depuis que le pape l'avait utilisé dans la basilique Saint-Pierre en avril 2015. La Turquie récuse ce terme pour les massacres qui ont eu lieu à partir de 1915/1916 et qui auraient fait 1,5 million de victimes sous l'Empire ottoman et affirme que les victimes, dans le cadre d'une guerre civile, ont été moins nombreuses et étaient aussi bien turques qu'arméniennes.

(Source : AFP)

Le pape François a préféré hier la franchise à la prudence, en dénonçant nommément « le génocide » des Arméniens dans un discours à la classe politique du petit pays rassemblée à Erevan.« Cette tragédie, ce génocide a marqué malheureusement le début de la triste série des catastrophes immenses du siècle dernier », s'est exclamé le pape, qui s'adressait au...

commentaires (1)

Le Pape a préféré le courage à la lâcheté. ... Il n'a pas épargné les turcs face à leur sombre histoire génocidaire vis avis de celui que l'occident considère comme leur sauveur en exécutant leurs basses besognes . Merci Papa courage .

FRIK-A-FRAK

10 h 43, le 25 juin 2016

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Commentaires (1)

  • Le Pape a préféré le courage à la lâcheté. ... Il n'a pas épargné les turcs face à leur sombre histoire génocidaire vis avis de celui que l'occident considère comme leur sauveur en exécutant leurs basses besognes . Merci Papa courage .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 43, le 25 juin 2016

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