Une centaine de personnes sont venues participer à la soirée.
Tapis de yoga ou serviettes de plage sous le coude, une centaine de personnes se sont rassemblées, dimanche soir, dans le parc d'Eddé Sands et du Wellness Resort, pour partager un moment de détente et de lâcher-prise collectif. Pendant plus de deux heures, les participants ont enchaîné 108 salutations au soleil à l'occasion de la Journée internationale du yoga. L'événement, parrainé par l'ambassade d'Inde au Liban, a revêtu pour la première fois cette année une dimension caritative : l'ensemble de ses bénéfices sera reversé au collège Beit Habbak, dans les hauteurs de Jbeil, pour assurer les frais de scolarisation d'enfants dans le besoin.
« Je n'avais encore jamais participé à une soirée comme celle-ci », témoigne, tout sourire, Maria, une étudiante d'une vingtaine d'années, avant de poursuivre : « Je suis ravie de contribuer à une cause solidaire en vivant une réelle expérience d'apaisement. »
Toute la soirée, Alice Eddé, Samantha Howick et Tania Alouf, les trois organisatrices de ce rassemblement, ont veillé au bon déroulement des festivités. Venue d'un danseur indien, enchaînement d'exercices, méditation, concert du groupe indien Sudhansu Sharma & Band, dégustation d'un buffet... « Nous attendions entre 150 et 200 personnes ce soir : des "yogalovers" bien sûr, mais aussi des familles avec leurs enfants », précise Tania Alouf, surveillant d'un œil confiant le ballet des corps qui s'activaient sous les derniers rayons du soleil. Autour d'elle, quelques stands épars proposaient aux participants assoiffés des boissons rafraîchissantes aux vertus drainantes, des collations et même des tenues de sport : débardeurs, brassières, leggins et autres. Des produits toujours placés sous le signe du bien-être et du ressourcement.
Le yoga comme « soft power »
« Le yoga est une discipline très ancienne qui est aujourd'hui devenue aussi un peu un business », avance Samantha Howick, la professeur de yoga qui chapeaute la séance. « Pour ma part, je n'apprends rien à tous les gens qui sont venus ici, poursuit-elle. Je leur montre ce qu'il faut faire, en essayant de leur faire comprendre que le corps est un moyen, et non une fin en soi, pour qu'ils découvrent au plus profond d'eux-mêmes la vérité. »
Même refrain chez Sam Reda, l'un des membres de l'équipe d'encadrement de la soirée, qui confesse avoir suivi une rééducation salvatrice, axée autour du yoga et de l'acupuncture, après un accident de voiture en 1987. De son côté, l'ambassade d'Inde essaie aussi de propager au maximum cette philosophie de vie au Liban. « Nous allons être présents à de nombreux événements comme celui-ci ces prochains jours pour encourager cette pratique dans le pays », souligne Ovessa Iqbal, la représentante de l'ambassade d'Inde. À une cinquantaine de mètres d'elle, le stand de l'institution distribue des guides et des CD d'entraînement, encadrés du logo « le yoga pour l'harmonie et pour la paix ».
Ce soir plus que jamais, le yoga semble avoir été mis au service de la solidarité. Tickets d'entrée à dix dollars, prix des billets de tombola ou donations de particuliers... « L'ensemble des fonds récoltés au cours de la soirée sera reversé au collège Beit Habbak : nous voulions vraiment aider un établissement de la région », témoigne Alice Eddé, entièrement vêtue de blanc, comme le reste de l'équipe. « Nous espérons ainsi pouvoir faire scolariser le plus grand nombre possible d'enfants défavorisés, ou dans des situations familiales complexes », poursuit-elle en souriant. Pour les nouveaux adeptes de la discipline, la soirée, qui a été pour la deuxième fois consécutive un succès, devrait sûrement se reproduire... l'année prochaine.
