Syrie : "progrès modestes mais réels" dans la livraison d'aide (Onu)

Le médiateur de l'Onu pour la Syrie a déclaré jeudi qu'il y avait "des progrès modestes mais réels" dans la livraison d'aide humanitaire dans ce pays ravagé par la guerre, en espérant que cela pourrait permettre de relancer les pourparlers de paix de Genève.

Staffan de Mistura a indiqué que plus de 560.000 personnes bloquées dans des zones assiégées ou difficiles d'accès avaient pu recevoir de l'aide depuis le début de l'année, dont plus de 100.000 au cours des deux dernières semaines.

Ces chiffres n'incluent pas les quelque 120.000 habitants de la ville de Rastan, tenue par les rebelles et encerclée par l'armée syrienne, qui ont reçu de la nourriture et des médicaments pour la première fois depuis 2012. Un convoi de 65 camions affrêtés par le Comité international de la croix-rouge (CICR) a été autorisé à pénétrer jeudi dans la localité.

"Il y a des progrès modestes, mais réels en ce qui concerne l'aide humanitaire en Syrie", a dit M. De Mistura à l'issue d'une réunion à Genève du Groupe de travail humanitaire sur la Syrie. "Mais ce n'est pas suffisant pour que nous nous en contentions", a-t-il souligné.

M. De Mistura a ajouté que le Programme alimentaire mondial (PAM) avait réussi à effectuer huit largages d'aide au-dessus de la ville de Deir Ez-Zor, où vivent plus de 200.000 personnes encerclées par les jihadistes du groupe Etat Islamique (EI).

Mais le médiateur a déploré que les forces loyales au gouvernement continuent à bloquer la livraison d'équipement médical et de médicaments, tels que les vitamines, les antibiotiques et les antalgiques.
"Franchement, ce n'est pas seulement préoccupant, mais également inacceptable au regard du droit international", a-t-il dit.

Au plan politique, les pourparlers de paix intersyriens, qui ont commencé le 13 avril à Genève, n'ont eux enregistré aucun progrès, l'opposition et la délégation du régime campant sur leur différend à propos du sort du président syrien Bachar el-Assad.

L'opposition, représentée par le Haut comité des négociations (HCN), a suspendu lundi ses discussions "formelles" avec le médiateur pour protester contre la détérioration de la situation humanitaire et les violations du cessez-le-feu en Syrie. Les deux principaux dirigeants du HCN, Mohammad Allouche et Assad al-Zoabi, ont quitté Genève jeudi et le reste de la délégation devait partir vendredi.

M. de Mistura devrait annoncer vendredi la fin de ce 3e round de négociations et décréter une pause avant de convoquer à nouveau les délégations à Genève.