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Brésil: la défense de Rousseff dénonce "un coup d'Etat" devant les députés

L'avocat général de l'Etat brésilien, José Eduardo Cardozo, a dénoncé vendredi une tentative de "coup d'Etat" devant les députés qui se penchent sur la destitution de la présidente Dilma Rousseff.

M. Cardozo a affirmé avec véhémence qu'il n'existait aucune base légale pour destituer la dirigeante de gauche, accusée par l'opposition d'avoir sciemment maquillé les comptes publics pour minimiser l'ampleur des déficits en 2014, année de sa réélection, et début 2015.

"Un gouvernement qui naîtrait d'une rupture institutionnelle n'aura aucune légitimité", a-t-il averti. "C'est un coup" d'Etat, a lancé M. Cardozo provoquant un tumulte dans l'hémicycle.

Lors d'un vote prévu dimanche soir, l'opposition devra rallier les suffrages des deux tiers des membres de la chambre basse (342 sur 513) pour que la destitution de Mme Rousseff soit soumise à l'approbation finale du Sénat. Dans le cas contraire, la procédure serait automatiquement enterrée.

En cas de vote défavorable des députés, la situation deviendrait extrêmement critique pour la présidente. Il suffirait en effet, courant mai, d'un vote à la majorité simple des sénateurs pour rendre effective sa destitution. Mme Rousseff serait alors écartée du pouvoir pendant un délai maximum de 180 jours dans l'attente d'une décision définitive.

Le vice-président Michel Temer, qui brigue ouvertement son fauteuil, la remplacerait dans l'intervalle et formerait un gouvernement de transition. M. Cardozo a réitéré que l "impeachment" répondait à un désir de "vengeance" du président de la chambre basse, le député conservateur Eduardo Cunha, ennemi juré de Dilma Rousseff.

Inculpé de corruption dans le dossier Petrobras, M. Cunha avait admis en décembre la demande de procédure de destitution présentée par l'opposition le jour même où le parti présidentiel avait permis son renvoi devant la Commission d'éthique du parlement.

M. Cunha incarne l'aile dure du grand parti centriste PMDB du vice-président Michel Temer. "Nous avons face à nous un accusé qui commande une farce !", s'est indigné à la tribune Yvan Valente le leader de l'extrême-gauche en désignant M. Cunha.

Les débats avaient commencé par l'intervention d'un des juristes ayant rédigé la demande de destitution, Miguel Reale Junior.
"Il y a eu un coup (d'Etat), oui, quand on a caché que le pays était en faillite, quand on a masqué la situation budgétaire du pays et que l'on a continué à faire d'immenses dépenses publiques", a souligné M. Reale.
"Les manœuvres fiscales" de la présidente ne sont pas "de simples infractions administratives" mais "un crime contre la Patrie", a déclaré M. Reale.

L'avocat général de l'Etat brésilien, José Eduardo Cardozo, a dénoncé vendredi une tentative de "coup d'Etat" devant les députés qui se penchent sur la destitution de la présidente Dilma Rousseff.
M. Cardozo a affirmé avec véhémence qu'il n'existait aucune base légale pour destituer la dirigeante de gauche, accusée par l'opposition d'avoir sciemment maquillé les comptes publics...