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"Panama Papers" : Cameron avait demandé à l'UE un traitement distinct des fonds fiduciaires

Le Premier ministre britannique David Cameron a écrit en 2013 au président du Conseil européen pour suggérer un moindre contrôle sur les fonds fiduciaires, un courrier dénoncé jeudi par l'opposition après la révélation des placements offshore de sa famille par les "Panama papers".

D'après une lettre officielle adressée au président du Conseil européen de l'époque, Herman Van Rompuy, datée du 14 novembre 2013 et toujours consultable sur le site officiel du gouvernement britannique, M. Cameron a jugé "important de reconnaître les différences importantes entre les entreprises et les fonds fiduciaires".
Les fonds fiduciaires ("trusts" en anglais) constituent un moyen de gérer de l'argent ou des biens et sont souvent mis en place au Royaume-Uni pour favoriser le versement de rentes à des proches, comme les membres d'une famille.

La lettre de M. Cameron a été rédigée au moment où l'Union européenne mettait en place de nouveaux moyens de contrôle face à l'évasion fiscale, le Premier ministre britannique notant alors que "certains voudraient que l'Europe aille plus loin pour éviter l'abus des fonds fiduciaires et des arrangements privés associés".
Le dirigeant conservateur avait alors souligné pour sa part que "la solution face aux mauvais usages potentiels des entreprises - comme les registres publics centralisés - pourrait bien ne pas être appropriée dans tous les cas".
Dans ce courrier, M. Cameron avait aussi mis en avant les progrès importants accomplis face à l'évasion fiscale et rappelé avoir mis la lutte contre le blanchiment d'argent au coeur de la présidence britannique du club des pays riches du G8.

Mais l'opposition travailliste a néanmoins jugé jeudi que le rappel de cette lettre, largement reprise dans la presse britannique, "contredisait complètement" les affirmations du gouvernement qui a promis de faire le maximum pour boucher les failles du système fiscal international.
"Le Premier ministre est incapable de bouger le petit doigt pour sauver notre industrie sidérurgique mais il peut intervenir soudainement pour saper les efforts européens pour traquer l'évasion fiscale", a dénoncé le secrétaire d'Etat au Trésor dans le cabinet fantôme des travaillistes, Richard Burgon, au moment où la sidérurgie britannique connaît une crise historique.

M. Cameron est personnellement attaqué depuis la révélation sur le fait que son père, Ian Cameron, décédé en 2010, avait dirigé un fonds de dépôt immatriculé aux Bahamas dont les profits ont échappé au fisc britannique pendant trente ans grâce à un montage complexe via le cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca.
"Je n'ai aucune action, aucun trust offshore, aucun fonds offshore, rien de tout cela", a déclaré David Cameron mardi à ce sujet, sans répondre pour sa famille au sens large.

Le Premier ministre britannique David Cameron a écrit en 2013 au président du Conseil européen pour suggérer un moindre contrôle sur les fonds fiduciaires, un courrier dénoncé jeudi par l'opposition après la révélation des placements offshore de sa famille par les "Panama papers".D'après une lettre officielle adressée au président du Conseil européen de l'époque, Herman Van Rompuy,...