Israël : le président Rivlin contre une loi permettant de suspendre des députés

Le président israélien Reuven Rivlin s'est prononcé lundi contre un projet de loi du Premier ministre Benjamin Netanyahu permettant de suspendre des députés au "comportement inapproprié", après la visite par des parlementaires arabes israéliens de proches d'auteurs d'attaques anti-israéliennes.

"Nous ne pouvons pas permettre que la Knesset (le Parlement), dont les représentants sont choisis par le peuple, remette en cause à sa guise le choix des électeurs", a affirmé le président lors d'un discours à Jérusalem. "Une Knesset en mesure aujourd'hui de mettre fin au mandat de représentants du public de façon justifiée, pourra demain le faire de façon injustifiée à l'encontre d'autres parlementaires et, dans ce cas, où allons nous?", s'est interrogé le président, selon un communiqué de son bureau.

Le texte, qui doit être adopté par une majorité spéciale de 90 députés sur 120 accorde aux parlementaires le pouvoir de suspendre leurs collègues ayant des "comportements inappropriés". Le projet de loi doit être présenté mardi devant une commission parlementaire, puis être présenté en trois lectures avant d'entrer en vigueur.

M. Netanyahu avec lequel le président Rivlin, qui n'a que des pouvoirs symboliques, s'est souvent heurté, a pris l'initiative de ce projet de loi à la suite de la visite récente de trois députés arabes israéliens d'opposition à des proches d'auteurs palestiniens d'attaques abattus par les forces israéliennes.
Cette rencontre a été dénoncée par une grande partie de la classe politique et des médias. Ces députés ont expliqué qu'ils avaient seulement assisté à une réunion d'un comité réclamant la restitution des corps des Palestiniens tués à leurs familles.
Ces trois députés arabes israéliens se sont vus interdire lundi dernier de participer aux débats en séance plénière et aux différentes commissions parlementaires: Haneen Zoabi et Basel Ghattas pour quatre mois et Jamal Zahalka pour deux mois.

Les Arabes israéliens (17,5% de la population) sont les descendants des Palestiniens restés sur leur terre après la création d'Israël. Citoyens israéliens, ils sont représentés au Parlement.