Opposants en résidence surveillée: le président iranien appelle à la "patience"

Le président iranien Hassan Rohani a appelé samedi à la "patience" pour régler la question des dirigeants de l'opposition placés en résidence surveillée pour avoir dénoncé les résultats de l'élection présidentielle de 2009.
M. Rohani n'a pas directement nommé les deux candidats de l'opposition réformatrice à ce scrutin, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, qui avaient dénoncé des fraudes massives et contesté la réélection de l'ex-président conservateur Mahmoud Ahmadinejad, prenant la tête du mouvement de protestations qui avait suivi l'annonce des résultats.
Des dizaines de personnes avaient été tués dans la répression de ce mouvement.
MM. Karoubi et Moussavi ont été placés en résidence surveillée en février 2011.
Samedi en conférence de presse, un journaliste, qui n'a pas non plus nommé les deux dirigeants de l'opposition, a demandé au président Rohani pourquoi "nous n'avons rien vu venir" sur ce sujet malgré les espoirs "créés" durant la campagne présidentielle de 2013.
"J'ai fait mon effort pour régler les problèmes politiques et sociaux, mais (...) le moment venu, je pourrai donner plus d'explications", a répondu M. Rohani, élu dès le premier tour en 2013 et soutenu par les groupes réformateurs et modérés.
"Dans certaines affaires, le gouvernement ne peut faire les choses seul", a encore affirmé M. Rohani, ajoutant qu'il valait mieux régler "les questions anciennes" pour qu'elles ne deviennent pas une "affaire permanente".
Avant son élection, Hassan Rohani avait souligné le besoin de résoudre ce problème, en particulier concernant tous ceux qui avaient été emprisonnés après la réélection contestée en 2009 de M. Ahmadinejad.
"J'espère que d'ici un an, une situation aura été créée permettant non seulement de libérer ceux qui sont assignés à résidence, mais aussi ceux qui ont été emprisonnés à cause de 2009", avait déclaré le candidat Rohani en 2013 pendant la campagne électorale.