Iran/nucléaire : Washington isolé si le Congrès refuse l'accord (ambassadrice Onu)

Un rejet par le Congrès américain de l'accord nucléaire avec l'Iran isolerait les Etats-Unis de leurs alliés et rendrait plus difficile d'imposer des sanctions contre la Corée du Nord ou le Soudan du Sud, a plaidé jeudi l'ambassadrice américaine à l'Onu Samantha Power.

"Au lieu d'isoler l'Iran, ce seraient les Etats-Unis qui seraient isolés" si le Congrès, à majorité républicaine, faisait capoter l'accord, a-t-elle déclaré dans une tribune publiée par le magazine américain Politico.
"Nous nous couperions immédiatement des pays qui ont passé deux ans à travailler avec les négociateurs américains" pour le mettre au point, a-t-elle souligné en référence aux Européens, à la Russie et à la Chine.
"Il n'y a pas de solution diplomatique de rechange, pas de possibilité de réécrire l'accord" conclu le 14 juillet à Vienne, a-t-elle assuré à l'adresse des républicains qui ont vivement critiqué cet accord historique.
Le Congrès doit se prononcer en septembre mais le président Barack Obama aura la possibilité de mettre son veto à un vote contraire.

"Rejeter cet accord, a ajouté Mme Power, nous rendrait aussi moins capables d'utiliser les sanctions dans d'autres circonstances" alors que certains des partenaires de Washington à l'Onu, comme la Russie ou la Chine, se montrent déjà réticents à brandir cette arme.
Mme Power a cité en exemples les sanctions contre la Corée du Nord pour son programme nucléaire et balistique ou les pressions sur les belligérants au Soudan du Sud.

Enfin il serait "plus difficile pour nous de mobiliser les coalitions multilatérales nécessaires pour faire face à d'autres menaces graves", que ce soit un "virus mortel" comme Ebola ou "des combattants terroristes étrangers", une allusion au groupe jihadiste Etat islamique.
L'Amérique serait alors "considérée dans le monde comme en proie à des divisions internes et peu fiable", a-t-elle conclu. "Le prix à payer serait très élevé".