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Culture - Exposition

Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?

La galerie Mark Hachem présente, non sans fierté, une exposition solo des œuvres du peintre et sculpteur français Arman. Et lui décerne un titre des plus adéquats : « La sublimation de l'objet ».

Une huile sans titre sublimant la forme d’un violon.

« La création contre la destruction est l'un des grands thèmes d'Arman, elle est le fil conducteur de sa série d'instruments de musique brisés », lit-on sur le mur d'accueil de la galerie Mark Hachem. Une trentaine d'œuvres y sont accueillies*, dont la plupart font partie de la collection de la galerie. Avec des prix affichés, allant de 12 000 euros pour Les tubes d'Arman, à une huile Sans titre offerte contre la somme de 195 000 euros. Sans oublier la Grande Vénus, belle sculpture callipyge proposée à 140 000 euros. Trois œuvres emblématiques (voir photos) représentatives d'une exposition certes sans nouveautés, mais intéressante dans sa présentation d'un artiste éclectique et, somme toute, inégal dans sa production. Une question taraudera certainement tout visiteur : comment un artiste inspiré peut-il produire de tels chefs-d'œuvre puis s'amuser à briser des bouts de vaisselle chinoise à deux sous, les coller sur un cadre et les enfermer dans du plexiglas ?

Contre le raz-de-marée du pop art américain, Armand Pierre Fernanez, dit Arman (1928-2005), a brandi une réponse cinglante : sa contribution, prolixe et éloquente, au mouvement du Nouveau Réalisme. Il axe ainsi sa production sur deux concepts majeurs : « l'accumulation » et « la poubelle ». Deux styles différents, cultivés de part et d'autre, influencés par le concept Dada « objets trouvés » employés par Marcel Duchamp (ami et mentor de l'artiste).
Mais l'artiste avait également plongé ses pinceaux dans l'art abstrait, après avoir étudié l'archéologie et l'art oriental à l'École du Louvre. Un style lyrique et abstrait qui a évolué au fil des années. Pour devenir... sculptures en libre forme, composées d'objets métalliques trouvés, que l'artiste se plaisait à souder jusqu'à satiété.

Il ne s'agit d'un secret pour personne, Arman était bel et bien fasciné, obsédé même, par la dualité consommatrice de l'achat/la destruction des sociétés occidentales modernes. « Comme un témoin de ma société, j'ai toujours été très impliqué dans le cycle de production, de consommation et de destruction », avait-il coutume d'asséner. Un défi qu'il s'était sans doute lancé, mais aussi qui devait l'amuser beaucoup, outre mesure. Sinon, comment expliquer les accumulation et inclusions d'horloges, de tours Eiffel, de boîtes de médicaments, de pinceaux ? Et cette œuvre contenant 5 tubes d'acrylique nommée Les tubes d'Arman... Ironie, quand tu tiens ces artistes !

*Jusqu'au 30 juin, Mina el-Hosn, Capital Gardens, rue Salloum.

« La création contre la destruction est l'un des grands thèmes d'Arman, elle est le fil conducteur de sa série d'instruments de musique brisés », lit-on sur le mur d'accueil de la galerie Mark Hachem. Une trentaine d'œuvres y sont accueillies*, dont la plupart font partie de la collection de la galerie. Avec des prix affichés, allant de 12 000 euros pour Les tubes d'Arman, à une huile...

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