Navire de Maersk saisi : l'Iran nie toute visée politique ou militaire

L'ambassade d'Iran à Copenhague a nié jeudi toute visée politique ou militaire dans l'affaire de l'arraisonnement d'un navire Maersk dans le Golfe, soulignant qu'il s'agissait de la stricte application d'une décision de justice.

Le Maersk Tigris, qui bat pavillon des îles Marshall, avec à son bord 24 membres d'équipage, a été intercepté mardi par les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime de Téhéran dans le détroit d'Ormuz, région sensible et fortement militarisée.

"Il n'y a eu absolument aucune intention ni considération politique ou sécuritaire derrière cet incident", a affirmé l'ambassade iranienne sur son site internet. "La saisie du navire a simplement été l'application de l'arrêt d'une cour d'appel tranchant dans un litige entre deux parties privées". "Naturellement le navire sera laissé libre après le règlement des dettes de Maersk Shipping Line et autorisé à rejoindre sa destination finale (...) Selon les informations que nous avons reçues, un contact entre les propriétaires du navire et les plaignants en vue de résoudre l'affaire est déjà établi", a-t-elle ajouté.

Maersk, géant danois et numéro un mondial du transport maritime de conteneurs, a exhorté l'Iran jeudi à relâcher l'équipage. D'après la télévision d'État iranienne, ses 24 membres viennent de Bulgarie, dont le capitaine, de Birmanie, de Roumanie et de Grande-Bretagne.

L'ambassade iranienne a souligné que les diplomates des pays concernés pouvaient aller les voir "en cas de besoin ou s'ils en font la demande". Maersk a rapporté que l'Autorité des ports iraniens avait clarifié le litige mercredi. Il concerne 10 conteneurs de l'entreprise iranienne Pars Talayieh Oil Product, débarqués à Dubai en janvier 2005. "Les conteneurs n'avaient jamais été récupérés par le destinataire ni personne d'autre. Après 90 jours et conformément à la loi en vigueur aux Émirats arabes unis, la cargaison avait été détruite", a justifié Maersk. La société danoise aurait perdu un appel, le forçant à payer 3,6 millions de dollars (3,2 millions d'euros) de dommages et intérêts.

Le Golfe a vu les tensions s'accroître avec les frappes aériennes menées depuis fin mars par l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe sur le Yémen voisin, pays en proie à une insurrection des rebelles chiites Houthis soutenus par l'Iran.