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Culture - Concert

Pour le Trio Joubran, « être artiste, c’est résister »

Ce n'est pas la première fois que le MusicHall accueille le Trio Joubran. Le groupe reste fidèle à lui-même : il a donné un concert en soutien à une association caritative.

Les trois frères sur le même oud.

Dans la sublime salle rouge et dorée du MusicHall, le public est venu en nombre écouter le Trio Joubran, qui donnait un concert au bénéfice de Unite Lebanon Youth Program (ULYP), une association libanaise qui vise à mettre fin à la marginalisation des femmes et des enfants grâce à l'éducation, et dont la totalité de la billetterie était destiné. Une initiative signée Liban Jazz et Éléfteriadès Production.
Quatrième génération de joueurs et d'artisans de oud, Samir, Adnan et Wissam Joubran, trois frères palestiniens – ou de Palestine, comme ils préfèrent être désignés – se sont promis, à la création du groupe en 2004, de relever le pari d'exporter cet art ancestral au-delà de frontières presque infranchissables. Pari gagné haut la main, avec sept albums et plus de 100 concerts à leur actif.
Ce combat a forgé le groupe. Il en est son essence. C'est bien de là que vient sa sensibilité et sa volonté de venir en aide aux plus démunis. Après un concert à Paris en 2006, au profit de la Croix-Rouge libanaise, et un autre à Beyrouth en 2010, le trio revient fouler la scène beyrouthine pour un concert exceptionnel.
Durant toute la performance, à l'exception d'un morceau de oud joué à six mains, le talentueux Youssef Hbeish accompagne les trois frères, le guide au rythme de ses tambourins et de ses cymbales qui résonnent comme des coups de tonnerre.

« Ni un hobby ni un talent »
Le public, emporté par la fièvre musicale du Trio Joubran, se plonge en apnée pour écouter une musique pour le moins envoûtante : s'ils ne s'étaient retenus, les spectateurs auraient passé les presque deux heures et demie à applaudir. D'ailleurs, ils se levaient parfois comme un seul homme avant la fin d'un set pour manifester et partager leur satisfaction.
Avant chaque chapitre musical, Samir, l'aîné de la fratrie, prend la parole pour exprimer l'amour du trio pour le Liban et la Palestine, et rappeler leur combat pour les causes qu'ils jugent justes. Parce que, selon lui, « être artiste, c'est résister ».
Pour le trio, être artiste, c'est également « être conscient et responsable. Je pense que si j'avais été un artiste suédois, blond aux yeux bleus, que je n'étais pas impliqué dans les problèmes politiques et que j'avais un large public partout dans le monde, ma responsabilité en tant qu'artiste serait d'adhérer à une cause juste... Quoi de plus juste et de plus authentique que la cause palestinienne ? » insiste Samir Joubran, interrogé par L'Orient-Le Jour après le spectacle. Pour les trois frères, la résistance « n'est ni un hobby ni un talent, mais un devoir qui s'impose à un artiste, un principe qui fait partie intégrante de l'art ».
Une fois le concert terminé, le trio s'est empressé de retrouver dans la salle, au bar et dans le hall, « son » public libanais « qu'il aime tant » pour un moment intime et convivial. Et dans quelques jours, les frères Joubran s'envolent vers la Turquie pour une série de performances, puis retourneront chez eux, dans les territoires palestiniens.

Dans la sublime salle rouge et dorée du MusicHall, le public est venu en nombre écouter le Trio Joubran, qui donnait un concert au bénéfice de Unite Lebanon Youth Program (ULYP), une association libanaise qui vise à mettre fin à la marginalisation des femmes et des enfants grâce à l'éducation, et dont la totalité de la billetterie était destiné. Une initiative signée Liban Jazz et...

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