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Moyen Orient et Monde - Analyse

Le jihadisme tunisien, un phénomène qui n’est pas si nouveau

La « désespérance » économique et sociale, et les bouleversements politiques ont contribué à l'essor du jihadisme auprès d'une jeunesse déboussolée en Tunisie, estiment des experts. D'autres éléments sont toutefois à l'œuvre : démocratie naissante, la Tunisie souffre de sa proximité avec le chaos libyen, tout comme du manque d'encadrement religieux ayant pu contribuer à l'importation du salafisme dès les années 1980/90.
L'attentat de mercredi à Tunis – 21 morts dont 20 touristes – a été revendiqué par l'État islamique (EI). Il s'agit du premier à viser des étrangers depuis la révolution de 2011, alors que la Tunisie fournit le plus gros contingent de ressortissants – environ 3 000 – auprès d'organisations jihadistes en Syrie, en Irak et en Libye. Les autorités assurent en outre avoir empêché le départ de 9 000 personnes. Comment expliquer de tels chiffres pour un pays d'à peine 11 millions d'habitants et traditionnellement séculier ? « L'explication la plus classique relève de la désespérance sociale qui, petit à petit, amène à des formes de radicalité », rappelle Omeyya Naoufel Seddik, de l'ONG Center for humanitarian dialogue. Il y a aussi « des cas plus étonnants, récents, de Tunisiens ayant rejoint le groupe EI dans une optique de promotion sociale. L'idée circule qu'il procure un standard de vie meilleur que bien d'autres endroits », ajoute-t-elle, alors qu'en Tunisie la croissance peine à atteindre 2,5 %. Et le chômage chez les jeunes diplômés culmine à 30 %, un fléau dans un pays où près de la moitié de la population a moins de 25 ans.

Pas de « profil type »
« L'économie est un paramètre. Mais les jeunes impliqués ne sont pas tous issus de milieux défavorisés », note toutefois Soumaya Belhaj, maître-assistante à l'Université de Tunis, qui évoque l'absence de « profil type ». Selon elle, il existe « une convergence entre une fragilité personnelle et un environnement favorisant l'orientation vers le fondamentalisme ». À ce titre, « tous les bouleversements depuis 2011 font que certains sont à la recherche d'un projet de vie ». Me Ghazi Mrabet, avocat du jeune rappeur Emino qui a rejoint l'EI, a vu son client changer après une condamnation à deux ans de prison en 2013. « Sa réaction a été de dire " y en a marre, il faut quitter ce pays où on brise tout espoir " », raconte-t-il.
Encore numéro 2 du ministère de l'Intérieur en début d'année, Ridha Sfar admet l'existence d'une dimension purement tunisienne au phénomène « du fait de la crise sociale et politique ». Mais il insiste sur le puissant appel d'air que constitue « l'effondrement de l'État » en Libye voisine, où « on a tous les ingrédients propices au développement des mouvements jihadistes : les hommes, l'idéologie, les armes et l'argent ».

« Vide » religieux
De fait, les deux tueurs du Bardo avaient, selon les autorités, un temps rejoint la Libye pour se former aux armes. Ces deux jeunes, décrits comme des salafistes, renvoient la Tunisie à sa stratégie religieuse de la fin du siècle dernier, estime le vice-président de l'Assemblée, Abdel Fattah Mourou, un fondateur du mouvement islamiste Ennahda. Alors que son parti est accusé de s'être montré laxiste vis-à-vis des jihadistes durant ses récentes années au gouvernement, lui se remémore la vague d'arrestations ayant visé les siens sous Ben Ali à la fin des années 1980. « Cela a créé un vide comblé par les télés du Golfe et le rite wahhabite », une version rigoriste de l'islam, posant les germes du jihadisme, affirme-t-il.
Le phénomène jihadiste en Tunisie n'est effectivement pas nouveau. Au début des années 2000, ils furent relativement nombreux à rejoindre l'Afghanistan puis l'Irak. Mais la tendance s'est accentuée après la révolution. Pour Omeyya Naoufel Seddik, « il faut se rendre compte que dans une société en effervescence, après une chape de plomb qui a duré des dizaines d'années, il est naturel qu'il y ait des formes de radicalité, chez les jeunes en particulier ». « Il faut travailler pour qu'elle puisse s'exprimer de manière non violente. (...) Ça ne peut se faire que par un vrai dialogue entre autorités et société civile », poursuit-elle. Selon Soumaya Belhaj, « le rôle des politiques est de dire quel projet de société nous offrons à ces jeunes ». « Pour l'instant, il n'y a rien », assure-t-elle.
Guillaume KLEIN/AFP

La « désespérance » économique et sociale, et les bouleversements politiques ont contribué à l'essor du jihadisme auprès d'une jeunesse déboussolée en Tunisie, estiment des experts. D'autres éléments sont toutefois à l'œuvre : démocratie naissante, la Tunisie souffre de sa proximité avec le chaos libyen, tout comme du manque d'encadrement religieux ayant pu contribuer à...

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commencèrent à être systématiquement « marqués » ou « illuminés » de manière agressive par les radars de l’armée syrienne ainsi que par ceux, de nouvelle génération, équipant la base de guerre électronique russe sise à Tartous. L’usage de chasseurs F-22 Raptor au dessus de la Syrie cessa après un incident de ce type. Londres, Paris et Ankara relancent alors leurs campagnes et déclarations hostiles à la Syrie. Le 14 février 2015, dans une manœuvre inédite et très audacieuse, des chasseurs-bombardiers syriens escortés de chasseurs Mikoyan-Gurevitch MIG-29 pénètrent à très basse altitude l’espace aérien du Liban avant de bifurquer vers le Sud en direction de la frontière israéliennes pour enfin re bifurquer vers l’est et pénétrer en Syrie au dessus du plateau du Golan et prendre de revers les positions rebelles du front d’al-Nosra.Le 17 mars 2015, un aéronef non-identifié pénètre depuis la Jordanie l’espace aérien syrien. Il est promptement identifié comme étant un drone de type MQ1 B Predator et traqué comme le sont l’ensemble des avions de la coalition. Mais le drone a dévié de son corridor désigné pour se diriger sur Lattaquié en survolant une zone strictement interdite aux aéronefs de la coalition internationale. Après sommation, le drone a commencé à effectuer des cercles au dessus des environs de Lattaquié. Le commandement de la défense aérienne du territoire ordonna alors à une batterie de missiles Sol-Air de type S-125 NEVA/PECHORA 2M d’abattre le drone.

FRIK-A-FRAK

18 h 10, le 21 mars 2015

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  • commencèrent à être systématiquement « marqués » ou « illuminés » de manière agressive par les radars de l’armée syrienne ainsi que par ceux, de nouvelle génération, équipant la base de guerre électronique russe sise à Tartous. L’usage de chasseurs F-22 Raptor au dessus de la Syrie cessa après un incident de ce type. Londres, Paris et Ankara relancent alors leurs campagnes et déclarations hostiles à la Syrie. Le 14 février 2015, dans une manœuvre inédite et très audacieuse, des chasseurs-bombardiers syriens escortés de chasseurs Mikoyan-Gurevitch MIG-29 pénètrent à très basse altitude l’espace aérien du Liban avant de bifurquer vers le Sud en direction de la frontière israéliennes pour enfin re bifurquer vers l’est et pénétrer en Syrie au dessus du plateau du Golan et prendre de revers les positions rebelles du front d’al-Nosra.Le 17 mars 2015, un aéronef non-identifié pénètre depuis la Jordanie l’espace aérien syrien. Il est promptement identifié comme étant un drone de type MQ1 B Predator et traqué comme le sont l’ensemble des avions de la coalition. Mais le drone a dévié de son corridor désigné pour se diriger sur Lattaquié en survolant une zone strictement interdite aux aéronefs de la coalition internationale. Après sommation, le drone a commencé à effectuer des cercles au dessus des environs de Lattaquié. Le commandement de la défense aérienne du territoire ordonna alors à une batterie de missiles Sol-Air de type S-125 NEVA/PECHORA 2M d’abattre le drone.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 10, le 21 mars 2015

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