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Moyen Orient et Monde - Législatives

Pourquoi les partis politiques israéliens se disputent les voix françaises

Un Israélien photographiant le panneau publicitaire de la campagne du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, auquel a été ajoutée une petite moustache. Gil Cohen-Magen/AFP

Les électeurs franco-israéliens sont courtisés comme jamais avant les législatives du 17 mars en raison de l'afflux record de plus de 10 000 immigrants de France en deux ans.
C'est la première fois que les principaux partis israéliens concourant aux législatives du 17 mars vont spécifiquement à la rencontre des électeurs franco-israéliens et, parfois, s'adressent directement à eux dans leur langue. Le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, lui-même, a fait salle comble le 8 février avec les Français à Jérusalem, devant lesquels il a renouvelé, en hébreu, son appel controversé à immigrer en Israël, un mois après l'assassinat de quatre juifs par un jihadiste dans une supérette casher de Paris.
« M. Netanyahu comprend l'importance de la communauté française en Israël et veut lui tendre la main », explique Benjamin Lachkar, porte-parole francophone du Likoud, le parti du chef de gouvernement sortant. Mais si le Likoud et les autres grands partis israéliens font les yeux doux aux Franco-Israéliens, ce n'est pas avec l'espoir que ces voix puissent faire pencher la balance dans des élections certes incertaines. Il n'existe pas de chiffre reconnu du nombre de Français venus vivre en Israël, ayant pris la nationalité israélienne à leur arrivée et autorisés, à condition qu'ils aient trois mois de résidence, à voter aux élections. Depuis la création de l'État d'Israël en 1948, plus de 105 000 juifs de France ont immigré en Israël. Mais une extrapolation chiffre à peut-être 50 000 le nombre de Franco-Israéliens qui pourraient voter mardi sur un total de quelque 5,8 millions d'électeurs. Cela représenterait à peine un mandat de député.

Pari sur l'avenir
Dans un pays qui s'est construit par l'immigration, les grands partis israéliens parient toutefois sur l'avenir. Avec près d'un demi-million de membres, la communauté juive de France est la plus grande d'Europe et la troisième au monde, après Israël et les États-Unis. Pour la première fois, la France a été en 2014 le premier pays de provenance pour les juifs venant vivre en Israël. Qu'ils viennent de France ou d'ailleurs, ces nouveaux arrivants sont confrontés aux mêmes problèmes d'intégration ou de logement.
« Si l'État d'Israël sait intégrer correctement les immigrants, d'autres arriveront », explique Yoni Chetboun, numéro deux du nouveau parti religieux d'extrême droite Yahad, crédité de 4 députés sur 120 par les sondages. Yahad a d'ailleurs multiplié les rencontres électorales avec les Français à travers le pays. Il veut obtenir le ministère de l'Intégration « afin de résoudre les difficultés des immigrants de France », dit Yoni Chetboun, fondateur d'un lobby parlementaire francophone.

Plutôt à droite
Une majorité des juifs de France installés en Israël ces dernières années passe pour religieuse et favorable à la droite. Le Likoud redoute de voir les Franco-Israéliens lui préférer des partis plus à droite. Il a misé sur une campagne sur les réseaux sociaux avec une page Facebook en français active, tout en organisant des rencontres réservées aux francophones. Seul « M. Netanyahu saura trouver les solutions aux problèmes des nouveaux immigrants de France », a déclaré pour le Likoud Yuli Edelstein, président sortant du Parlement, lors d'une récente soirée spécialement organisée pour le public francophone à Jérusalem. La plupart des partis avaient envoyé leurs représentants à l'événement, le premier du genre.
Pour sa part, le chef du Parti travailliste Isaac Herzog et sa colistière centriste Tzipi Livni ont eux aussi affirmé leur « attachement » à la France et ses émigrés lors d'une rencontre à Tel-Aviv.
Michael BLUM/AFP

Les électeurs franco-israéliens sont courtisés comme jamais avant les législatives du 17 mars en raison de l'afflux record de plus de 10 000 immigrants de France en deux ans.C'est la première fois que les principaux partis israéliens concourant aux législatives du 17 mars vont spécifiquement à la rencontre des électeurs franco-israéliens et, parfois, s'adressent directement à eux...
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