Soudan: les deux responsables de l'ONU expulsés pour "insulte" et "partialité"

Khartoum a indiqué vendredi avoir demandé à deux responsables de l'ONU de quitter le Soudan car l'un a "insulté" le pays et l'autre s'est montrée "partiale" contre son gouvernement.

Les autorités ont exigé jeudi le départ dans un délai non précisé du coordinateur de l'ONU et du programme humanitaire au Soudan, Ali Zaatari, et de la directrice pour le Soudan du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Yvonne Helle.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a jugé jeudi cette décision "inacceptable". M. Zaatari a été prié de partir pour "avoir insulté le peuple du Soudan et ses dirigeants politiques lors d'un entretien accordé à un journal norvégien", selon un communiqué vendredi du ministère des Affaires étrangères. D'après The Sudan Media Centre, site internet proche du pouvoir, M. Zaatari a dit lors de cette interview que les Soudanais "reposent sur l'aide humanitaire que nous (l'ONU) leur donnons" et qu'il était "contraint" de travailler avec le président Omar el-Béchir, réclamé par la Coup pénale internationale notamment pour crimes contre l'Humanité au Darfour.

Le Jordanien a confirmé avoir parlé avec le quotidien norvégien Bistandsaktuelt mais a nié avoir tenu les propos qui lui sont attribués.

Mme Helle s'est elle montrée "très partiale contre le gouvernement soudanais" et a "traité ses dirigeants avec arrogance", selon le communiqué ministériel. La Néerlandaise aurait "mis fin au soutien logistique et financier de nombreux projets et plans stratégiques" sans consulter le gouvernement. Les deux responsables onusiens n'ont pas pu être joints après la publication du communiqué.

Cette décision survient alors que Khartoum a demandé "une stratégie de sortie" du Darfour à la mission conjointe de maintien de la paix ONU-Union africaine (Minuad), qui a provoqué la colère de Khartoum en voulant enquêter sur des allégations de viol collectif impliquant l'armée.

Cette région de l'ouest du Soudan est en proie à des violences depuis 2003. Le pays est également déchiré par des violences dans les Etats du Nil bleu et du Kordofan-Sud.