Le pape demande au monde économique et aux Etats de lutter contre l'esclavage

Le pape François demande aux consommateurs, aux entreprises et aux Etats de démasquer les nombreuses pratiques et lois permettant à l'esclavage moderne de proliférer, dans son message pour la paix publié mercredi et qui sera diffusé le 1er janvier.

Rendu public par le Vatican, ce long message, qui porte l'empreinte personnelle du pape et sera diffusé dans le monde entier, est intitulé "Non plus esclaves mais frères".
La lutte contre toutes les formes d'exploitation, de traite, d'esclavage, de prostitution des femmes et des mineurs, est une priorité du pontificat de François.

Selon le "Global Slavery index 2014", 36 millions d'hommes, de femmes, d'enfants, sont concernés à travers le monde, en particulier par le travail forcé et l'exploitation sexuelle.
Le consommateur occidental est invité à la "responsabilité sociale", à choisir de ne pas "acheter des produits qui peuvent, en toute vraisemblance, avoir été fabriqués par l'exploitation d'autres personnes" et à "s'engager dans les associations" contre ces pratiques.

Faisant allusion aux camps de rétention dans les pays d'arrivée de réfugiés, François déplore le sort des immigrés qui "arrivés à destination après un voyage dans des conditions très dures, sont détenus dans des conditions souvent inhumaines".

Le pape fustige aussi "le travail esclave" dans les pays d'accueil, où "les circonstances sociales, politiques et économiques poussent" certains "à vivre dans la clandestinité".
D'autres, "pour rester dans la légalité, acceptent de vivre et travailler dans des conditions indignes, spécialement quand les législations nationales créent ou permettent une dépendance structurelle du travailleur migrant par rapport à l'employeur, en conditionnant, par exemple, la légalité du séjour au contrat de travail", a-t-il poursuivi.

Les entreprises de leur côté "ont le devoir de veiller à ce que les formes d'asservissement ou de trafic des personnes n'aient pas lieu dans les chaînes de distribution", affirme le document.