Rechercher
Rechercher

Culture - Rencontre

Joanna Nachef et Georges Tomb : l’espoir en six minutes...

Une lumineuse rencontre à Los Angeles entre le chef d'orchestre Joanna Nachef et le compositeur Georges Tomb, vingt-deux printemps. On interprète ce soir le premier opus en six minutes du jeune musicien, nommé à point « Hope » (Espoir). Propos de coulisse, hors répétition, pour une plus ample connaissance de l'œuvre et de sa genèse.

Les deux invités au concert de l’Orchestre philharmonique libanais ce soir, en l’église Saint-Joseph. Photo Michel Sayegh

D'abord lui: Georges Tomb. Un étudiant qui décroche en cette fin d'année son diplôme en ingénierie civile de l'Université de Balamand. Mais aussi un autre diplôme, du Conservatoire national supérieur de musique de Beyrouth, celui de baccalauréat piano classique sous la férule de Lisa Tutunjian. Pour rappel, la famille Tomb est loin d'être inconnue dans les milieux musicaux. Ronza, Amal et Fadia Tomb el-Hage (se produisant actuellement sous le label Tri Orient) sont ses tantes. Sans oublier de souligner que son père, Samir Tomb, est compositeur. Son grand-père, Maroun, était peintre et sa grand-mère, Georgette (aujourd'hui 94 ans), a toujours taquiné les touches d'ivoire. C'est dire qu'il est carrément tombé dans le chaudron de l'art!
Barbe de pâtre grec, tignasse châtain coiffée-décoiffée, dégaine d'ado, sourire blanc, silhouette filiforme, regard noisette vif, teint clair, le jeune homme, alliant adroitement sciences et art, a de la fougue, de l'élan, de l'ambition et il est loin de se laisser intimider. Il frappe haut et franc à toutes les portes. Dont celle de Joanna Nachef, directrice des activités chorales et des beaux-arts à El Camino College, à Los Angeles. Jusqu'alors, l'opus qu'il défend âprement n'a même pas de titre. Et voilà que la réalité devient conte de fées. Dès qu'il s'installe devant le clavier (ne pas l'oublier, il est aussi pianiste !) dans cette salle d'audition bondée d'un public aguerri à la musique, le charme et le talent opèrent et saisissent l'audience sous leur coupe.
C'est alors qu'intervient dans cette discussion à trois maestro Joanna Nachef. Pianiste, mezzo soprane, directrice de chorale et d'orchestre et pédagogue, Joanna Nachef, familière au Carnegie Hall, créatrice d'un concert gospel au Bustan en 2009, a inauguré en décembre dernier les festivités musicales de Beirut Chants au centre-ville.
Dynamique promotrice depuis 2006 d'un intense échange culturel entre le pays de l'oncle Sam et celui du Cèdre (dont elle est originaire: elle est fille de l'horloger Michel Medawar), vêtue d'une robe moulante noire piquée de perles argentées, les cheveux couleur d'ébène dénoués sur les épaules, les traits fins et les ongles délicatement laqués de blanc, la pétillante musicienne, d'un farouche nationalisme, revient sur sa rencontre avec
Georges Tomb. « J'ai été d'emblée frappée par la personnalité de ce jeune Libanais qui a de l'aplomb à revendre. Et de la culture et du savoir-faire. Déjà, à 22 ans, sa composition séduit. Par sa mélodie, son influence familiale et orientale, son soupçon de panache ibérique, ses rythmes, son balancement syncopé, le feu des contrastes, le dialogue entre clavier et orchestre. Et une finale teintée d'une certaine virtuosité. Moi qui ai laissé mon cœur au Liban depuis que je l'ai quitté à l'âge de 16 ans (38 ans d'expatriation!), je n'ai rien trouvé de mieux à dire à Georges que cette œuvre aura pour écrin Beyrouth et non Los Angeles. Et dès lors, il a baptisé son opus Hope (L'espoir). Celui de croire en son talent et son étoile. Maintenant au public d'écouter, d'applaudir, d'apprécier... Un dernier mot, de gratitude et de remerciement. Mon rêve s'est concrétisé car j'ai dirigé dans mon pays Soli Deo Glori, pour la seule gloire de Dieu. Je ne le dirais jamais assez, je suis un instrument dans la main de Dieu...»
Et en ce soir, dans le cadre des concerts donnés par l'Orchestre philharmonique libanais, qui se succèdent à l'église Saint-Joseph, le premier opus d'écriture orchestrale de
Georges Tomb sera intercalé entre des œuvres de Beethoven et de Mozart. Une place au soleil et inattendue. «Je ne crois pas que les deux génies se vexeront d'une telle proximité», dit en tout humour la musicienne. De toute façon, Joanna Nachef, pionnière des femmes orientales à la tête d'un orchestre, est au pupitre de la direction et Georges Tomb au clavier. Pour six minutes d'espoir...

D'abord lui: Georges Tomb. Un étudiant qui décroche en cette fin d'année son diplôme en ingénierie civile de l'Université de Balamand. Mais aussi un autre diplôme, du Conservatoire national supérieur de musique de Beyrouth, celui de baccalauréat piano classique sous la férule de Lisa Tutunjian. Pour rappel, la famille Tomb est loin d'être inconnue dans les milieux musicaux. Ronza, Amal...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut