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Le Parlement libanais prolongé jusqu'en 2017 sur fond de crise politique

Le Parlement libanais a décidé mercredi de s'auto-prolonger jusqu'en 2017 en raison des antagonismes considérables suscités par la guerre en Syrie qui empêchent tout consensus sur l'avenir politique du pays.

Cette décision très controversée illustre l'impact de plus en plus fort du conflit syrien sur le Liban, fragilisé par la présence de plus d'un million de réfugiés. Ce poids risque de s'accroître car le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, a prévenu que la "véritable bataille" allait commencer au Liban.

Réuni à Beyrouth, le Parlement a "adopté une loi prolongeant son mandat jusqu'au 20 juin 2017 par une majorité de 95 sur 97 députés présents à la session", a indiqué une source parlementaire.

Issue des élections de 2009, l'actuelle législature aurait dû se terminer en principe le 20 juin 2013 au terme de son mandat de quatre ans. Mais en raison de divergences au sujet de la loi électorale entre formations chrétiennes et musulmanes, les députés l'avaient prolongée une première fois le 31 mai 2013 jusqu'au 20 novembre 2014.

Entre temps, les 128 députés profondément divisés entre partisans et opposants au régime en Syrie, n'ont pu se mettre d'accord sur le nom d'un président de la République pour remplacer Michel Sleimane dont le mandat s'est terminé le 25 mai 2014.

Pour éviter que le pays ne se retrouve sans président ni parlement, c'est à dire dans un vide constitutionnel susceptible d'entraîner la dislocation du pays né il y a 94 ans, les députés ont voté la prolongation jusqu'au 20 juin 2017, soit la date prévue de la fin de la législature si l'élection s'était tenue en 2013. Une partie des 128 députés ont refusé d'avaliser cette décision en boycottant la séance.

- Risques de 'désintégration' -

"Nous étions en faveur des élections et contre une extension de la législature mais la situation sécuritaire, tout le monde en convient, ne permet pas de tenir le scrutin actuellement", a expliqué à l'AFP Bassam al-Shab, qui appartient au Courant du Futur, de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, hostile au régime de Bachar al-Assad.

"Ne pas prolonger le Parlement nous aurait conduit à un vide et à la désintégration de l'ordre constitutionnel alors que la région traverse une phase sensible", a déclaré de son côté Sitreda Geagea, l'épouse du chef des Forces Libanaises (FL), une formation chrétienne anti-syrienne.

Les divergences sur la prolongation du Parlement a traversé les blocs politiques pour des motifs politiciens. Dans le camp pro-syrien, si le mouvement chiite Hezbollah a voté en sa faveur, son allié chrétien Michel Aoun a boycotté la séance afin de se présenter dans sa communauté comme un défenseur de la Constitution.

Dans le camp adverse, hostile à Bachar al-Assad, le même scénario s'est produit. Les Kataëb de l'ancien président chrétien Amine Gemayel ont refusé de participer à la séance alors que les FL ont voté en faveur de la prolongation.

Cette décision controversée a été prise au moment où le chef du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a prévenu les Libanais que "la véritable bataille" allait bientôt commencer dans leur pays.

Dans l'enregistrement audio diffusé mardi soir sur internet, Abou Mohammad al-Jolani avertit le Hezbollah chiite libanais qu'il allait regretter son intervention dans le conflit en Syrie aux côtés du régime du président Bachar al-Assad.

"Nos frères dans le Qalamoun cachent beaucoup de surprises", prévient al-Jolani, en faisant référence à la région montagneuse au long de la frontière syro-libanaise. "La véritable bataille au Liban n'a pas encore commencé", ajoute-t-il, en affirmant que le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah allait "regretter ses actions contre les sunnites en Syrie".

La décision du Hezbollah d'envoyer des combattants pour soutenir le régime d'Assad a soulevé la colère de groupes modérés et extrémistes en Syrie.

Al-Nosra et d'autres groupes jihadistes ont visé les fiefs du mouvement chiite dans des attaques qui ont fait des dizaines de morts.

Les jihadistes d'Al-Nosra et du groupe de l'État islamique (EI) combattent aussi l'armée libanaise et le Hezbollah tout au long de la frontière avec la Syrie.

Le Hezbollah affirme qu'il combat en Syrie pour empêcher l'extrémisme de se propager au Liban, mais son implication divise profondément le pays et exacerbe les tensions confessionnelles entre sunnites et chiites.
Le Parlement libanais a décidé mercredi de s'auto-prolonger jusqu'en 2017 en raison des antagonismes considérables suscités par la guerre en Syrie qui empêchent tout consensus sur l'avenir politique du pays.Cette décision très controversée illustre l'impact de plus en plus fort du conflit syrien sur le Liban, fragilisé par la présence de plus d'un million de réfugiés. Ce poids risque...