Avec Mona Asmar Hecker, la nostalgie n'est plus ce qu'elle était ! Elle se pare de couleurs plutôt que du noir et blanc des souvenirs. Et s'exprime en une profusion de coups de pinceau chatoyants. Car pour cette artiste, le passé est synonyme de beaux jours, de période de gloire (symbolisée par des huiles représentant Persépolis et Zénobie), d'opulence beyrouthine (à l'image de ce lustre de cristal que l'on retrouvait dans toutes les demeures bourgeoises) et d'une vie haute en couleur. Remplie de bonheur, de lumière, de paysages verdoyants...
Par contre, c'est à la période actuelle, avec son lot de peurs, de menaces et d'angoisses, que Mona Asmar Hecker réserve son noir et blanc. Qu'elle travaille toujours à l'huile sur de grandes toiles mettant en scène des personnages regardant vers un insaisissable horizon au loin, des enfants tristes ou encore, dans une œuvre particulièrement expressionniste, plusieurs paires d'yeux regorgeant d'inquiétude qui semblent (vous) épier à travers la fissure d'un mur !
Entre figuratif et abstrait, noir et blanc et couleurs, hier et aujourd'hui, une trentaine de toiles à travers lesquelles cette artiste, qui s'est longtemps absentée (elle a étudié et travaillé à San Francisco, a vécu en France, à Dubaï, avant de revenir au pays) exprime une sensibilité particulière et son attachement à un Liban des jours heureux.
À la galerie 392 Rmeil 393 jusqu'au 23 octobre.
Gemmayzeh, rue Gouraud, près de la Croix-Rouge. Horaires d'ouverture : du lundi au samedi, de 11h à 19h. Tél. : 01/567015.