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Comment expliquer la vague de barbarie qui frappe le Proche-Orient aujourd’hui ?

Le cas du Liban

Si la guerre au Liban se perpétue d'une génération à une autre depuis 1975, c'est notamment à cause de l'absence de deuil chez beaucoup de Libanais. On connaît très peu de gens qui ont fait leur mea culpa. Il y a eu seulement le mea culpa public de Samir Geagea et de Walid Joumblatt.
D'où vient cette répétition ? Sans le dire, la génération qui avait vingt ans au début de la guerre et qui a combattu durant cette période transmet inconsciemment aux enfants tout ce qui s'est passé comme crimes, violences et haines. Ainsi, malgré le fait que les parents affirment à leurs enfants nés après la guerre que celle-ci est terminée, qu'il faut pardonner, etc., ces derniers savent quand même que quelque chose n'est pas normal, surtout si le père avait tué des gens durant la guerre. Il y a toute une dynamique répétitive qui est due à l'absence de reconnaissance de responsabilité de la part des criminels (miliciens, responsables politiques des milices...) pendant la guerre.
Dans un tout autre registre, Chawki Azouri revient sur un livre publié il y a quelques années à propos d'une étude faite au sujet d'anciens dessins d'enfants découverts récemment dans une école française. Les élèves de 6 à 13 ans étaient invités par leurs instituteurs à dessiner la guerre (de 1914-1918). Au vu de la propagande du régime français qui faisait de ces soldats des héros tués dans les tranchées alors qu'ils n'étaient que de la chair à canon, ces enfants dont ces militaires étaient les pères montraient leur haine et leur colère, alors que dans la vie de tous les jours, ils devaient les idéaliser. Et en idéalisant, on ne peut pas haïr, ce qui entraîne qu'on ne peut pas faire le deuil des personnes tuées dans les combats.
À travers cette étude, nous pouvons comprendre et analyser un peu la situation du Hezbollah aujourd'hui. Chawki Azouri estime que la politique du parti chiite à idéaliser ses morts tués en Syrie alors que la plupart sont des chairs à canon est erronée. Elle ne sera pas payante à long terme, et le parti va en subir les conséquences. Ainsi, les enfants de ces combattants morts sur le front en Syrie, au plus profond d'eux-mêmes, connaissent la réalité et peuvent faire la différence entre un vrai martyr et de la chair à canon.

Si la guerre au Liban se perpétue d'une génération à une autre depuis 1975, c'est notamment à cause de l'absence de deuil chez beaucoup de Libanais. On connaît très peu de gens qui ont fait leur mea culpa. Il y a eu seulement le mea culpa public de Samir Geagea et de Walid Joumblatt.D'où vient cette répétition ? Sans le dire, la génération qui avait vingt ans au début de la guerre et...

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