Il était une fois... C'est par cette formule anticipatrice que les conteurs commencent leur voyage en paroles. Et toi, à chacune de tes apparitions, c'état le même flot d'histoires, grandes ou petites, anecdotes ou contes spirituels, avec lequel tu emportais ton auditoire. Avec ton charisme, ton bagout, ta perspicacité, ton élégance naturelle (même avec ces tee-shirts grisâtres que tu adorais porter), ton sens de l'humour ou pointait parfois une ironie tendre (ou mordante, certaines fois), chaque petite historiette devenait d'une croustillance tabloïdesque.
Hicham, le « storyteller », tu étais un architecte génial. Tu retapissais aussi (et très volontiers) les âmes en ruine. Tu les cherchais, en fait. Tu voulais les sauver. Les remettre sur pied, leur donner des armes pour affronter les tempêtes de la vie. Les initier à la méditation, au yoga, au régime végétalien. Tu les soutenais avec ton amitié indéfectible et solide. Parmi la quantité inouïe de personnes venues te rendre un dernier hommage, il y avait des amis de toute la mosaïque humaine. Catalyseur, tu mettais en contact les uns et les autres, tout en restant dans l'ombre, avec discrétion et modestie.
Quelques mots ne suffisent pas à rendre toute l'ampleur d'un homme « plus large que la vie », comme dit ta courageuse et stoïque Rasha, ta (si) douce moitié. L'impact d'un homme sur la vie de ceux qui l'entourent ne se mesure pas aux paroles futiles ni aux superlatifs pompeux. Tu as été et tu seras toujours parmi nous, avec nous. Ta mère Fadia, ta sœur Nada, ton frère Marwan ont encore beaucoup de « Je t'aime » à te dire.
C'est en regardant en nous, dans nos cœurs et nos têtes que l'on te trouvera désormais. Une étoile filante et un vœu : que Layth et Taymour, tes garçons qui ont hérité de ton humanité et de ta grandeur d'âme, sachent qu'il était, qu'il est et qu'il sera toujours avec nous, Hicham, un être de lumière, un humaniste, un architecte des âmes en ruine.