La libération simultanée et inattendue, il y a quelques jours, de trois personnalités liées au Hezbollah, serait le fruit d'un marché conclu secrètement entre différentes parties politiques, a rapporté vendredi le site d'informations Now Lebanon.
La première personne impliquée dans l'accord serait Salah Ezzeddine, surnommé le "Bernard Madoff libanais", accusé d'avoir dilapidé l'argent de ses clients. Il a été condamné pour détournement de fonds et fraude. Le banquier, appartenant à la communauté chiite et originaire du Liban-Sud, s'était rendu en 2009 aux autorités après la banqueroute de sa banque qui avait coûté plus d'un milliard de dollars à ses clients, en majorité des chiites et des militants du Hezbollah.
Face à M. Ezzeddine, cheikh Hassan Mchaymech, un éminent opposant au Hezbollah, et l'uléma Mohammad Ali Husseini, l'une des figures chiites qui ne cache pas son hostilité envers le Hezbollah, ont été libérés. Les deux religieux ont été condamnés en 2011 pour collaboration avec Israël.
Selon Now Lebanon, les trois personnes ont été libérées simultanément avant d'avoir purgé leurs peines. Saleh Ezzeddine et cheikh Hassan Mchaymech ont versé une caution de 5.000.000 de livres libanaises, précise le site.
"Il existe clairement un accord en base duquel ces trois personnalités, de milieux politiques différents, ont été libérées", a déclaré à Now Lebanon Lokman Slim, un activiste qui avait longtemps milité pour la libération des deux dignitaires chiites. Selon lui, cet éventuel accord politique est le fruit des efforts visant à calmer les tensions entre les différents acteurs régionaux qui ont une influence au Liban.
"Le timing de la libération est intéressante", estime M. Slim qui a assuré que la question est néanmoins facile à expliquer. "Les trois ont été arrêtés en période de divorce syro-saoudien. Aujourd'hui, alors que nous témoignons d'une +nouvelle lune de miel+ entre le Hezbollah et ses opposants, il est temps de se débarrasser de ces dossiers désormais inutiles", a-t-il poursuivi.
L'uléma Mohammad Ali Husseini a également estimé que son affaire est "politiquement motivée, du début jusqu'à la fin". "J'ai été arrêté pour des raisons politiques et je crois que j'ai été libéré pour les mêmes raisons", a-t-il déclaré à Now Lebanon, précisant que le juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida, a décidé de suspendre le procès pour insuffisance de preuves sur une collaboration avec Israël.
La première personne impliquée dans l'accord serait Salah Ezzeddine, surnommé le "Bernard Madoff libanais", accusé d'avoir dilapidé...
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