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Culture - Bipod

Richard Siegal chorégraphie les notes de musique

Avec le quatuor à cordes Asasello, le chorégraphe Richard Siegal a réussi, sur les planches du Monnot, à donner forme aux notes de musique. Quarante-cinq minutes de plaisir avec cette création surréaliste, invitée du Goethe Institut.

The Bakery/Richard Siegal avec le quartette à cordes Asasello.

S'il y a une chose de sûre, c'est que dès aujourd'hui on n'écoutera plus un concert d'instruments à cordes de la même façon. Pourquoi ? Richard Siegal, lui-même. Fondateur de la « Bakery », ancien danseur de William Forsythe et créateur de nombreux projets pluridisciplinaires, ce chorégraphe a fait de l'équation If/then (si/alors) sa marque de fabrique. Récompensé par le New York Dance and Performance Bessie Award, du prix Der Faust du théâtre allemand, consacré et reconnu pour cette création artistique quasi arithmétique employée dans ses chorégraphies, Siegal travaille depuis quelques années avec différentes disciplines, les mêlant et les faisant dialoguer à sa manière.
Dans cette performance, c'est avec le quatuor Asasello que le chorégraphe s'amuse à entrelacer les deux genres : musique et chorégraphie. Quels sont les points communs entre ces deux arts ? Quelle est l'intersection des deux langages ? Une composition musicale peut-elle être réalisée avec des méthodes chorégraphiques ? Autant d'interrogations que formule cette scénographie inqualifiable. Mais au lieu de se poser toutes ces questions, si l'on essayait de voir avec ces quatre artistes sur scène les similarités entre la danse et la musique, alors on pourrait comprendre le projet de Richard Siegal.
Amusant, certes ! Ludique, bien sûr, à plusieurs instants même, et certainement dès le premier moment où les musiciens entrent en scène et ôtent leurs vêtements comme pour donner une allure informelle à ce concert « classique », la performance où le corps devient instrument, alors que ce dernier prend corps, est difficile à catégoriser.
Au fur et à mesure que les premières notes sont égrenées et que les artistes commencent à se mesurer, à se défier, un mouvement entraîne un autre selon la loi du If/then. Ainsi, lorsqu'un musicien fait x, l'autre doit faire y et ainsi de suite. C'est une série de mouvements saccadés, successifs, millimétrés, bref tout le rituel d'un quatuor à cordes qui prend forme, sans oublier les pas des musiciens, presque absurdes, ou même le fouettement de l'air avec les archets comme s'ils battaient la mesure en silence. Deux violonistes, Rostislav Kozhevnikov et Barbara Kuster, Justyna Sliwa à la viole et Wolfgang Zamastil au violoncelle vont recréer donc, en mouvements et gestes, la naissance d'une composition musicale, passant de la note la plus grave à l'image la plus drôle. Ils deviennent, chacun à son tour, chef d'orchestre, laissant leur corps s'intégrer totalement dans le processus de création. Même les instruments de musique sont portés par moments de différentes manières, désacralisant ainsi les codes trop figés de la musique classique.

 

 

Le rendez-vous du week-end

Aujourd'hui, samedi 19 avril : « From B to B », au théâtre al-Madina ZOO/Thomas Hauert et Angels Margarit/Cia, Mudances (Belgique/Suisse). Un dialogue physique, musical et linguistique.

S'il y a une chose de sûre, c'est que dès aujourd'hui on n'écoutera plus un concert d'instruments à cordes de la même façon. Pourquoi ? Richard Siegal, lui-même. Fondateur de la « Bakery », ancien danseur de William Forsythe et créateur de nombreux projets pluridisciplinaires, ce chorégraphe a fait de l'équation If/then (si/alors) sa marque de fabrique. Récompensé par le New York...

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