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Culture - Cimaises

Helen Zughaib : vol plané pictural vs vent debout

Le « E » blanc pour Rimbaud est Espoir pour elle, le « I » rouge du poète est Inchallah, le U vert devient Union, le O bleu Odalisque...

L’envol freiné du printemps arabe.

Une palette heureuse, sciemment dénuée de noir, d'une peintre américaine rêvant de beaux jours pour sa région d'origine. Elle se nomme Helen Zughaib, fait partie de la deuxième génération d'émigrés libanais. Elle vit et travaille à Washington, et expose actuellement à la galerie Syra Art une série d'œuvres sur le thème « Esprits en envol ». Elle croit ferme que cette partie du monde peut relever les défis et s'élever au-dessus de son lot de tourments et de déchirures. Ses toiles aux coloris chatoyants veulent rappeler l'existence de visions paisibles, dont tout un chacun a indéniablement envie et qui sont enfouies dans ce tumulte. Cela commence par un très beau tourbillonnement de derviches tourneurs qui, tout en atteignant l'état transcendantal, semblent une nuée d'oiseaux aux ailes déployées. Ailleurs, un ensemble d'oiseaux au plumage flamboyant mais aux ailes repliées sont placés dans un espace cloisonné, restreignant tout mouvement, ou la liberté et la beauté piégées, synonyme de la frustration du printemps arabe.

Des visions anticoups de poing
Helen Zughaib refuse de rompre le fil de l'espoir, de la paix et de l'optimisme. Elle a placé l'esthétique harmonieuse de sa culture initiale dans le cadre américain aux angles aigus de son pays d'adoption, pour mieux effectuer son transfert d'un monde à l'autre. Observatrice de ces deux mondes, elle les aborde par le biais de leurs grandes marques et de leur imagerie. Sa toile intitulée La Paix reimaginée aligne, sur fond de ciel bleu, mosquées et églises longilignes et ornées de fins motifs pastel. Il y a aussi Les Femmes vs la nuit, des silhouettes côte à côte faisant un front uni. Elle pousse plus loin la volonté de bonheur et de sérénité avec le Rêve de Sirine, une belle et sa longue chevelure étendue comme une odalisque sur les flots bleus, et La Pêche au clair de lune où tout est tranquillité, à l'ombre d'un paon stylisé, symbole du renouveau.
Il y a donc chez cette artiste née au Liban les structures formelles orientales, les délicates touches des enluminures, des miniatures persanes et des éléments du patrimoine. Le tout ordonné dans une épure moderniste.
Helen Zughaib s'est imposée par des visions anticoups de poing, mais reflétant la compréhension de l'autre à travers ses différences.
Ainsi, à l'issue d'une visite officielle à Washington, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, s'est vu offrir par le président Barack Obama l'une de ses peintures. Intitulée La Prière de minuit, elle donne à voir une suite de mosquées, à dominante verte et bleue, paisiblement imbriquées les unes dans les autres. Et en se rendant en visite officielle au Maroc, l'ancienne secrétaire d'État, Hillary Clinton, avait dans ses bagages une toile de cette même artiste, dédiée au roi Mohammad VI.
Aujourd'hui, Helen Zughaib continue son vol plané vs vent debout.

Une palette heureuse, sciemment dénuée de noir, d'une peintre américaine rêvant de beaux jours pour sa région d'origine. Elle se nomme Helen Zughaib, fait partie de la deuxième génération d'émigrés libanais. Elle vit et travaille à Washington, et expose actuellement à la galerie Syra Art une série d'œuvres sur le thème « Esprits en envol ». Elle croit ferme que cette partie du...

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