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Moscou critique Washington après les accusations de fraude contre ses diplomates

Des responsables russes ont vivement critiqué les Etats-Unis vendredi, au lendemain de l'annonce par un procureur de New York que 49 diplomates russes ou ex-diplomates et leurs épouses étaient accusés de fraudes à l'assurance maladie.


"Nous rejetons catégoriquement les accusations à l'encontre de représentants russes aux Etats-Unis", a déclaré à l'agence Itar-Tass le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.
"Si les autorités américaines avaient des griefs envers nos citoyens, il aurait fallu d'abord les exprimer via les canaux diplomatiques", a ajouté M. Riabkov.
"Recourir à de telles méthodes à l'égard de personnes bénéficiant de l'immunité diplomatique et de passeports diplomatiques contredit toutes les normes internationales et conventions dans ce domaine", a-t-il souligné.

Sergueï Riabkov a affirmé que Moscou avait de nombreux griefs à l'encontre des diplomates américains en Russie mais n'en faisait pas état publiquement.


La justice américaine a annoncé jeudi à New York l'inculpation de 49 diplomates ou ex-diplomates russes et leurs épouses, accusés d'avoir de façon "honteuse" escroqué pendant neuf ans le système d'assurance maladie américain "Medicaid", en principe destiné aux plus pauvres.


Cette affaire risque de provoquer de nouvelles tensions dans les relations entre la Russie et les Etats-Unis, notamment après la décision prise par Moscou cet été d'accorder un asile provisoire à l'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, auteur de révélations fracassantes sur le système de surveillance américain des communications dans le monde.


Des signes d'amélioration étaient pourtant apparus ces dernières semaines après l'accord russo-américain pour la destruction de l'arsenal chimique syrien et les efforts communs pour organiser une conférence internationale de paix sur la Syrie.
"Quelqu'un à Washington avait besoin de gâcher l'ambiance -- nous ne pouvons pas voir cela autrement", a estimé M. Riabkov.


Evoquant l'affaire Snowden, un responsable de la commission des Affaires étrangères au sénat russe, Igor Morozov, a lui aussi critiqué les Etats-Unis, estimant que ce n'était qu'un début: "Les Américains vont continuer à se livrer à de telles initiatives compromettant nos diplomates, le travail de nos services de renseignements et de nos entreprises", a-t-il dit, selon l'agence Ria Novosti.


Les faits d'escroquerie visant les ressortissants russes aux Etats-Unis auraient été commis entre 2004 et août 2013, et concernent 25 diplomates du consulat général de Russie à New York, de la mission russe auprès des Nations Unies, et de la représentation commerciale de Russie à New York, ainsi que leurs épouses. Le montant du préjudice atteindrait 1,5 million de dollars.
Les suspects ont été inculpés de fraude à l'assurance maladie, mais n'ont pas été interpellés, bénéficiant tous de l'immunité diplomatique.


Les diplomates sont accusés d'avoir menti sur leurs revenus pour bénéficier de cette aide, avec parfois des lettres officielles à l'appui, alors même que, selon le procureur, "ils dépensaient des dizaines de milliers de dollars en biens de luxe dans des boutiques telles que (le bijoutier) Tiffany, (le grand magasin) Bloomingdale, (le chausseur) Jimmy Choo, et effectuaient des croisières coûteuses et des voyages aux Caraïbes".


L'opposant russe Alexeï Navalny a ironisé sur son blog en évoquant la révélation de cette affaire: "percée diplomatique: escroquerie à l'assurance, Tiffany et Apple store", a écrit le principal opposant à Vladimir Poutine en publiant des extraits de l'acte d'accusation du parquet de New York, où apparait l'identité des suspects.

Des responsables russes ont vivement critiqué les Etats-Unis vendredi, au lendemain de l'annonce par un procureur de New York que 49 diplomates russes ou ex-diplomates et leurs épouses étaient accusés de fraudes à l'assurance maladie.
"Nous rejetons catégoriquement les accusations à l'encontre de représentants russes aux Etats-Unis", a déclaré à l'agence Itar-Tass le vice-ministre...