Rechercher
Rechercher

Culture - Salon du livre suite et fin

Katarina Mazetti et son « Mec de la tombe d’à côté » à Beyrouth !

Katarina Mazetti.  Une invitée passée un peu inaperçue au cours de ce XXe Salon du livre francophone de Beyrouth. Et qui pourtant s’était fait remarquer mondialement avec son délicieux « Mec de la tombe d’à côté ».

Katarina Mazetti, une Suédoise au Salon du livre francophone.  Photo Michel Sayegh

À l’Agora du BIEL, quelques jeunes femmes constituent l’auditoire – très clairsemé, mais cependant totalement captivé ! – de Katarina Mazetti. L’auteure scandinave, d’ascendance italienne (d’où son patronyme), répond aux questions de Maylis Konnecke avec le même ton désinvolte, le même franc-parler que ceux qu’elle met dans les dialogues des héros de ses romans.
Large sourire et yeux bleus pétillants derrière ses lunettes d’intello, cette journaliste et romancière née à Stockholm en 1944 est l’incarnation parfaite du thème de ce XXe Salon. De ces « mots des autres », ces idées et univers des autres que véhicule abondamment le livre en français.
Car Katarina Mazetti écrit en suédois. Et bien qu’universelles, ses histoires d’amour, de désamour, de questionnement sociétal ou de quête spirituelle se déroulent souvent dans le cadre rural de son pays.
Ne croyez pas, pour autant, que sa prose s’inscrit dans la tradition littéraire plutôt ténébreuse des pays nordiques. Bien au contraire, c’est la pétulante ironie de son regard et sa manière de traiter des sujets graves sur le ton de la dérision qui ont fait le succès « planétaire » de cette romancière venue du froid. Un succès international, boosté par « l’accueil enthousiaste qu’a réservé la critique en France à mon premier roman Le Mec de la tombe d’à côté », confie-t-elle. Son best-seller absolu, à ce jour. Traduit en une trentaine de langues, vendu à des centaines de milliers d’exemplaires, adapté au cinéma et au théâtre dans son pays d’origine – « et même en comédie musicale nulle », tacle-t-elle au passage –, il va également faire l’objet d’un second film, une production française cette fois.

Intello et... femme de paysan
Ne se prenant visiblement pas au tragique, la dame raconte son parcours, ses inspirations et ses modes d’écriture en toute simplicité. Ex-productrice d’émissions radio pour enfants, « facilement convertibles en contes », c’est par ce biais que Katarina Mazetti a frayé avec le monde de l’édition et des éditeurs. Ces derniers, flairant en elle la romancière, l’encouragent à s’atteler à l’écriture d’un vrai livre. « Je ne savais pas quoi raconter. Je me suis donc lancée dans tous les styles en même temps : romans jeunesse, récits historiques, histoires d’amour... Il n’y a que les livrets d’opéra que je n’ai pas écrits », avoue-t-elle. Après la publication de quelques œuvres pour la jeunesse, c’est Le Mec de la tombe d’à côté qui la fera pénétrer dans la cour des auteurs pour lectorat adulte.
Les lecteurs sont immédiatement séduits par ce livre mixant l’humour et la lucidité et qui, contrairement à son titre, n’a rien, mais alors vraiment rien de morbide !
Il s’agit en fait d’une cocasse histoire d’amour entre une bibliothécaire intello et un fermier fruste, qui se sont rencontrés au... cimetière. Elle se recueillait sur la tombe de son jeune mari décédé accidentellement. Il déposait des fleurs sur celle de sa mère. Entre la souris des villes et le rat des champs, le courant passe... malgré eux. Car tout les oppose : cultures, univers, rythmes de vie différents. Les sentiments suffiront-ils à concilier leurs dissemblances? Cette question, Katarina Mazetti se l’était posée bien avant d’écrire son roman. Et pour cause, c’est de sa propre histoire d’épouse d’agriculteur qu’elle a puisé son inspiration, affirme-t-elle.
Un premier roman rédigé «dans les... toilettes où je m’enfermais pour échapper aux cris, disputes et récriminations de mes quatre enfants », révèle-t-elle, un petit sourire aux lèvres. Mais qui ouvrira grand les vannes de son
imaginaire.
Katarina Mazetti compte aujourd’hui à son actif une petite dizaine d’autres romans, écrits dans de meilleures conditions que le premier et, cependant, moins réussis que celui-ci. Des romans aux titres aussi fantaisistes que Le Caveau de famille (en fait la suite, en case mariage du couple, du Mec de la tombe d’à côté) ; Les Larmes de Tarzan (toujours les rapports hommes-femmes) ; Entre Dieu et moi c’est fini (« une hilarante histoire de suicide », dixit l’auteure elle-même) ou Mon doudou divin (une féroce et ironique dissection de la quête de spiritualité en tous sens de ses contemporains). Et qui, sous le ton vif-acidulé, traitent souvent de sujets graves, lui fait-on remarquer. Ce à quoi elle rétorque : « C’est vrai, mais je ne peux pas écrire autrement. Parce que la vie est ainsi faite, à la fois dure et pleine de
drôleries. »
À l’Agora du BIEL, quelques jeunes femmes constituent l’auditoire – très clairsemé, mais cependant totalement captivé ! – de Katarina Mazetti. L’auteure scandinave, d’ascendance italienne (d’où son patronyme), répond aux questions de Maylis Konnecke avec le même ton désinvolte, le même franc-parler que ceux qu’elle met dans les dialogues des héros de ses romans.Large...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut