Bahreïn: un célèbre opposant chiite convoqué par la police

Le chef de la principale formation chiite d'opposition à Bahreïn a été convoqué samedi par la police qui souhaite l'interroger, a annoncé l'organisation, alors que les tensions restent vives dans ce royaume gouverné par des sunnites. 

La convocation a été délivrée au domicile d'Ali Salmane dans la matinée, a indiqué l'organisation Al-Wefaq dans un communiqué, ajoutant que les raisons de cette convocation étaient floues.
"Nous pensons que cela s'inscrit dans le cadre de la campagne de chantage politique et de revanche contre l'opposition pacifique qui réclame le démocratie et rejette la tyrannie", a estimé Al-Wefaq. 

Cette convocation intervient quelques jours après la libération d'un autre opposant chiite célèbre, Khalil al-Marzouq, remis en liberté le 24 octobre au premier jour de son procès pour incitation au terrorisme.
M. Marzouq, un ancien parlementaire, avait été arrêté en septembre après avoir été convoqué à un interrogatoire.
Il a été accusé par le procureur général d'"appeler à des crimes qui sont considérés comme des actes de terrorisme par la loi". La prochaine audience de son procès a été fixée au 18 novembre, selon une source judiciaire.

Le 29 septembre, 50 militants chiites avaient été condamnés à des peines de 5 à 15 ans de prison pour avoir formé le Collectif du 14 février, tenu pour principal responsable de la contestation contre la monarchie sunnite.

Le mouvement de protestation a éclaté 14 février 2011 avant d'être réprimé un mois plus tard. Mais depuis, le petit royaume du Golfe reste secoué de façon régulière par des manifestations animées par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle.
Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), 89 personnes ont été tuées à Bahreïn depuis le début de la contestation.