Syrie : Washington croit à la destruction d'ici juin 2014 de l'arsenal chimique

Les Etats-Unis pensent que l'arsenal chimique syrien sera détruit dans les délais imposés par la communauté internationale, d'ici à la fin juin 2014, se sont félicités jeudi deux hauts responsables du département d'Etat.

"J'ai de plus en plus confiance dans le fait que nous serons en mesure de réaliser cette tâche -- l'élimination du programme d'armes chimiques de la Syrie -- d'ici à la date butoir du 30 juin de l'année prochaine"', a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint chargé du dossier de la non prolifération, Thomas Countryman, devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.

"Ces dates butoirs sont ambitieuses, mais réalisables", a ajouté le responsable ministériel.

Son collègue Robert Ford, ambassadeur des Etats-Unis pour la Syrie, s'est lui aussi félicité par avance d'un "énorme succès" si "la destruction des armes chimiques du régime est menée jusqu'à son terme".

Les armes chimiques syriennes connues sont sous scellés et les sites de production déclarés inutilisables, ce qui constitue un premier succès pour la communauté internationale qui peine dans le même temps à faire avancer son idée de conférence de paix.

A La Haye, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé que ses inspecteurs, arrivés en Syrie il y a un mois, avaient placé des scellés "impossibles à briser" sur l'ensemble du stock de 1.000 tonnes d'agents chimiques et 290 tonnes d'armes chimiques déclaré par Damas.

La Syrie avait jusqu'à vendredi pour mener cette tâche à bien et doit désormais procéder à la "destruction systématique, intégrale, et vérifiée" de l'ensemble de son arsenal chimique, selon un programme qu'elle a remis le 24 octobre.

Le conseil exécutif de l'OIAC doit se réunir le 5 novembre pour examiner ce programme afin de fixer avant le 15 novembre les différentes dates butoir.

L'OIAC, prix Nobel de la paix début octobre, est chargée de superviser ce démantèlement --pour la première fois dans un pays plongé dans la guerre civile-- à la suite d'une résolution historique des Nations unies qui a éloigné la menace d'une frappe américaine après une attaque chimique meurtrière le 21 août près de Damas.

Depuis que l'administration du président Barack Obama a renoncé au "choix du recours à la force militaire" l'opposition syrienne est "profondément déçue", a admis le diplomate Robert Ford.

"J'ai entendu de l'angoisse venant de gens avec lesquels j'ai parlé là-bas", a confié M. Ford, qui s'échine depuis qu'il a quitté son poste d'ambassadeur à Damas en 2011 à unifier l'opposition syrienne.

"J'ai dû leur expliquer quelles étaient les raisons de l'administration américaine et ai dû souligner le fait que notre premier objectif est de trouver une solution politique", via une conférence de paix dite Genève-2 que l'ONU, les Etats-Unis et la Russie peinent à organiser, a conclu le responsable.