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La réplique de la mère d'un ex-otage français à Marine Le Pen

Les quatre ex-otages français ont gardé "barbe et chèche" en signe de "solidarité" avec les "autres otages restés là-bas", a déclaré jeudi la mère de Pierre Legrand après les propos controversés de Marine Le Pen sur l'apparence des otages.

"Ils nous ont dit clairement que garder barbe et chèche, c'était en solidarité avec les autres otages restés là-bas. Ça leur appartient, on a trouvé ça très touchant qu'ils se sentent solidaires des autres", a dit Pascale Robert sur i-Télé.

 

Parmi les sept Français qui sont otages dans le monde, Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal sont retenus au Sahel et Francis Collomp au Nigeria.

 

Les quatre hommes "ne sont pas des personnalités médiatiques. Être projetés comme ça devant les médias, ce n'est pas évident, ils ont besoin de se protéger", a-t-elle insisté.

 

Marine Le Pen a dit jeudi son "malaise" en regardant à la télévision le retour des quatre hommes. Comme Europe 1 demandait à la présidente du Front national (extrême droite) si elle avait été touchée par l'accueil à l'aéroport militaire de Villacoublay des quatre hommes détenus pendant trois ans, elle a répondu: "ces images m'ont laissée dubitative". "J'ai trouvé ces images étonnantes, cette extrême réserve étonnante, leur habillement étonnant". "J'ai ressenti un malaise et je pense que je n'ai pas été la seule", a poursuivi Mme Le Pen. "C'est ce qu'ont ressenti beaucoup de Français". Pressée de s'expliquer, l'eurodéputée a répondu: "on avait l'impression d'avoir des images d'hommes qui étaient très réservés, c'est le moins qu'on puisse dire, les deux qui portaient la barbe taillée d'une manière assez étonnante, l'habillement était étrange". "Cet otage avec le chèche sur le visage...Tout ça mérite peut-être quelques explications de leur part".

 

Pour la mère de Pierre Legrand, qui était à 28 ans le benjamin des quatre otages libérés, ceux-ci "ont vécu dans un univers très fermé, très étroit" et "ils sont complètement perdus". "Ils doivent reprendre des repères mais ils ont plus envie de se cacher que de s'exprimer", a-t-elle dit.

 

Mme Robert a répété qu'ils avaient "été réellement en danger" au moment de l'opération Serval initiée en 2013 par la France pour déloger les islamistes du nord du Mali. "Ca a été très violent au moment de la guerre", a-t-elle affirmé.

Elle a aussi précisé que Pierre Legrand et Marc Féret avaient toujours été "ensemble" au cours de leur captivité. "On les sent très proches, on sent la complicité, les regards qu'ils ont", a-t-elle dit après avoir parlé avec son fils mercredi et jeudi.

 

Mme Robert est revenue rapidement sur le quotidien des hommes pendant leur captivité. "Ils ont réussi à se soigner avec des plantes quand ils étaient malades" et ils n'ont pu écouter la radio que "très tardivement", dans les derniers "mois ou semaines". Pierre Legrand a ainsi eu l'occasion d'entendre son grand-père sur RFI.

 

"Leur première préoccupation" depuis leur retour "c'est de prendre des nouvelles de la famille", a dit la mère. "Il y a des questions et parfois il dit +pour l'instant c'est trop tôt, je ne peux pas raconter ça là+", a-t-elle ajouté.

 

Les propos de Marine Le Pen ont déclenché un flot de critiques et de condamnations. "A venir dans le programme du #FN, une police de la pilosité politique", s'interrogeait un twittos. Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a, de son côté, dénoncé dans un tweet une "invraisemblable indécence". La chef du Front national s'est alors efforcée de revenir sur ses propos. "Manifestement, je me suis exprimée de manière maladroite puisqu'il ne s'agissait en aucun cas dans mon esprit, d'émettre la moindre critique à l'égard des otages", a-t-elle assuré sur RTL. Elle a ensuit expliqué dans un communiqué qu'elle avait dans son viseur non pas les otages, mais leur "'instrumentalisation politique" par les gouvernements.

 

Daniel Larribe, 62 ans, Thierry Dol, 32 ans, Pierre Legrand, 28 ans, et Marc Féret, 46 ans, qui avaient été enlevés en 2010 à Arlit au Niger, sont revenus mercredi en France, où ils ont retrouvé leurs familles.

Amaigris, très souriants pour deux d'entre eux et plus en retrait pour les deux autres, les anciens otages ont étreint leurs proches pendant de longs instants. Daniel Larribe, pull rouge et manteau noir, est tombé dans les bras de son épouse Françoise, qui avait été enlevée en même temps que lui le 16 septembre 2010 au Niger et libérée cinq mois plus tard. Thierry Dol, tout sourire, lunettes de soleil et épaisse écharpe grise, dépassait d'une tête tout le groupe. Marc Féret, un chèche noir enroulé autour de la tête, et le benjamin Pierre Legrand, chèche vert autour du cou, semblaient plus fatigués.

Les quatre hommes ont été détenus pendant trois ans dans des conditions éprouvantes dans le désert sahélien.

Les quatre ex-otages français ont gardé "barbe et chèche" en signe de "solidarité" avec les "autres otages restés là-bas", a déclaré jeudi la mère de Pierre Legrand après les propos controversés de Marine Le Pen sur l'apparence des otages.
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