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Egypte: un officier révoqué confesse l'attentat suicide contre un ministre

Un officier révoqué par l'armée égyptienne, qui le soupçonnait d'être un islamiste, confesse être l'auteur de l'attentat suicide manqué contre le ministre de l'Intérieur en septembre, dans une vidéo posthume rendue publique par le groupe jihadiste qui avait revendiqué l'attaque.


La vidéo de 31 minutes montre l'explosion du véhicule piégé du kamikaze, quelques fractions de seconde avant le passage de la voiture blindée du ministre Mohammed Ibrahim, le 5 septembre. Avant cela, l'ex-major Walid Badr confesse longuement le geste qu'il va commettre.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Hany Abdel Latif a affirmé à l'AFP que l'armée avait exclu le major Walid Badr en 2005 en raison de ses "positions extrémistes".


Le groupe jihadiste Ansar Beït al-Maqdess, qui a fait allégeance à el-Qaëda et a revendiqué l'attentat quelques jours après, réaffirme dans la vidéo qu'il a été commis en représailles à la répression extrêmement sanglante des manifestants qui réclament le retour du président islamiste Mohammed Morsi, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet, dont il tient M. Ibrahim pour responsable.
Plus d'un millier de pro-Morsi ont été tués par la police et l'armée depuis le 14 août et plus de 2.000 Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, ont été arrêtés, dont leurs principaux leaders.


Dans la vidéo, l'ex-major Badr accuse le gouvernement intérimaire mis en place par les militaires d'avoir "déclaré la guerre à l'islam".
Il accuse en outre les Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, et les autres mouvements politiques islamistes de se livrer "à la comédie de l'islam démocratique" et s'en prend aux partisans du président déchu pour ne pas avoir répondu à sa destitution par des attaques armées.


Le chef de l'armée et nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah Al-Sissi "a cru que vous alliez venger votre religion, et avait renforcé les unités militaires et de la police en prévision", leur lance-t-il. "Mais au lieu de cela, il n'a eu que des slogans, des cris et des poitrines nues, qui ont fait de vous des proies faciles", continue-t-il, en référence aux manifestations en grande partie pacifiques.


Le 5 septembre, une voiture piégée avait explosé au passage du convoi du ministre au Caire, tuant une personne, tandis que M. Ibrahim en sortait indemne.
Cet attentat avait été le premier perpétré par un groupe basé dans le Sinaï en dehors de cette péninsule, où l'armée a lancé durant l'été une vaste offensive contre les jihadistes.
Walid Badr est présenté dans la vidéo comme un ex-major qui a quitté l'armée pour aller combattre en Afghanistan et en Syrie, avant de passer un an des les geôles iraniennes.
Au cours des dernières décennies, plusieurs officiers égyptiens ont rejoint les rangs des jihadistes. L'assassin du président Anouar el-Sadate, tué en 1981, était l'un d'eux.


M. Abdel Latif a affirmé que l'ex-major Badr était revenu en Egypte sous M. Morsi, accusé d'avoir grâcié des combattants condamnés et d'avoir autorisé leur retour au pays durant son année de présidence.
Selon des responsables des services de sécurité, certains de ces ex-détenus ou de ces combattants revenus après avoir combattu à l'étranger ont rejoint les groupes jihadistes installés dans le Sinaï.

Un officier révoqué par l'armée égyptienne, qui le soupçonnait d'être un islamiste, confesse être l'auteur de l'attentat suicide manqué contre le ministre de l'Intérieur en septembre, dans une vidéo posthume rendue publique par le groupe jihadiste qui avait revendiqué l'attaque.
La vidéo de 31 minutes montre l'explosion du véhicule piégé du kamikaze, quelques fractions de seconde...