Il s'agit du plus grave incident entre les communautés musulmanes sunnite et chiite dans cette ville à majorité chiite et bastion du puissant parti armé Hezbollah, situé près de la frontière syrienne.
A l'origine de ces violences, l'arrestation mercredi d'un Syrien à un point de contrôle routier du Hezbollah, un allié du régime en Syrie voisine où il combat auprès les troupes du président Bachar al-Assad les groupes rebelles.
Des membres de la famille Chiyah qui, comme la majorité des sunnites au Liban soutiennent la rébellion syrienne, ont protesté avec véhémence contre cette arrestation, a précisé le responsable des services de sécurité. Une altercation puis des échanges de tirs ont suivi, blessant un membre du Hezbollah et deux passants.
Samedi, des membres de la famille Chiyah ont tiré en direction du même point de contrôle routier du Hezbollah "provoquant une riposte", selon le responsable.
"Deux membres du Hezbollah ont été tués dans les échanges de tirs" ainsi qu'une femme de la famille sunnite et un passant, a-t-il ajouté.
Les échanges de tirs, qui se sont propagés près du célèbre temple romain de Baalbeck, ont duré trois heures, selon le correspondant de l'AFP sur place.
Plusieurs hommes armés du Hezbollah ont commencé à circuler dans la ville et au moins cinq magasins appartenant à des habitants sunnites ont été incendiés par des inconnus.
L'armée libanaise a annoncé dans son communiqué avoir envoyé des troupes sur place et qu'elle poursuivait "les hommes armés" dans la ville.
Le Hezbollah avait mis en place des points de contrôle dans ses fiefs au Liban après deux attentats dans son bastion de la banlieue sud de Beyrouth, le 9 juillet (50 blessés) et le 15 août (27 morts).
Ces tensions interviennent alors que le Liban est profondément divisé sur le conflit syrien entre partisans du régime de Damas emmenés par le Hezbollah et ses opposants menés par l'ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri.
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