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Lifestyle - France

Il y a cent ans, les débuts glorieux de l’aventure aéropostale

« Par Avion » : cette brève estampille apposée sur des milliards de lettres le fut pour la première fois il y a cent ans, le 15 octobre 1913, lors du tout premier vol postal aérien français entre Villacoublay et Pauillac. Il est 07h30 sur le « champ d’aviation » de Villacoublay en cette matinée brumeuse d’automne 1913, lorsque le monoplan Morane-Saulnier G du lieutenant de cavalerie Emmanuel Ronin décolle devant une nuée de journalistes et le cinématographe des Actualités Pathé, vers le sud-ouest, en direction de Pauillac, à 500 km de là.
À l’époque, c’est de cet avant-port de Bordeaux, situé sur l’estuaire la Gironde, que partent tous les mois les paquebots en direction des Antilles et de l’Amérique centrale. Les sacs de courrier arrivent alors en train de Paris jusqu’aux appontements pour être directement embarqués sur les navires.
À l’origine de cette « première nationale », Alfred Massé, ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes, qui, impressionné par la traversée de la Manche par Louis Blériot en 1909, pousse à exploiter ce nouveau mode de locomotion pouvant « faire gagner aux correspondances (...) un délai de quinze jours ».
« Jusqu’aux années 1911-1912, les aviateurs étaient contenus dans les rubriques sportives des journaux », raconte Michel Aka, ex-pilote de l’armée de l’air natif de Pauillac, féru d’histoire locale et auteur de Villacoublay-Pauillac, naissance de la poste aérienne en France (éditions Entre-deux-mers). « Les militaires ont été les premiers à s’intéresser autrement à l’avion, en y voyant un moyen utile d’observer l’arrière des lignes ennemies. La deuxième administration a été la poste, avec une préoccupation : savoir si l’appareil pouvait transporter du courrier en respectant les horaires. »

Champagne et déjeuner
À 14h12, le monoplan se pose dans un champ balisé d’un drap blanc, à quelques kilomètres de Pauillac. Une voiture des postes l’attend, qui le conduit jusqu’au paquebot Le Pérou avec les 10,5 kilos de courrier qu’il avait entreposés pendant le voyage dans un casier à l’arrière de son siège. Accueilli par les autorités locales et sous les acclamations de l’équipage et des passagers, le pilote se voit offrir le champagne et le déjeuner.
Mais pourquoi Pauillac, et non Le Havre d’où partaient les transatlantiques en direction d’Amérique du Nord ? « C’est le calendrier qui a décidé que cela serait le Médoc », explique M. Aka. « À la date arrêtée pour le vol, le prochain départ de paquebot était à Pauillac. »
Ce « brillant début de la poste aérienne », tel que salué par les titres de la presse de l’époque, n’aura pourtant pas de suite immédiate. « On entrait dans la mauvaise saison, et début décembre, le cabinet (gouvernement) est renversé », raconte l’historien. La Première Guerre mondiale éclate, et il faut attendre 1918 pour qu’une liaison régulière soit lancée, mais cette fois entre Le Bourget, un aéroport dans la banlieue de Paris, et Saint-Nazaire, sur la côte atlantique. La fameuse griffe « Par Avion » dont ce fut la première utilisation mondiale sera « imitée ensuite par toutes les administrations postales du monde », rappelle Michel Aka, qui détient dans sa collection une des lettres historiques transportées par le lieutenant Ronin.
(Source : AFP)
« Par Avion » : cette brève estampille apposée sur des milliards de lettres le fut pour la première fois il y a cent ans, le 15 octobre 1913, lors du tout premier vol postal aérien français entre Villacoublay et Pauillac. Il est 07h30 sur le « champ d’aviation » de Villacoublay en cette matinée brumeuse d’automne 1913, lorsque le monoplan Morane-Saulnier G du lieutenant de...
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