Soldat israélien tué : l'armée à la recherche du tireur

L'armée israélienne recherchait lundi le tireur palestinien soupçonné d'avoir tué un de ses soldats dimanche à Hébron, en Cisjordanie, selon des sources militaires israéliennes.

Des ministres israéliens ont appelé à suspendre en conséquence la libération de prisonniers palestiniens prévue dans le cadre de la reprise des négociations de paix fin juillet.

Des affrontements sporadiques entre Palestiniens jetant des pierres et des cocktails Molotov et soldats israéliens utilisant des balles caoutchoutées et des grenades assourdissantes se sont produits dans la vieille ville de Hébron, ont constaté des correspondants de l'AFP.

Les barrages dressés dimanche autour de Hébron ont été levés dans la matinée, à l'exception d'un, selon des témoins palestiniens.

Une porte-parole militaire israélienne a confirmé ces informations à l'AFP, précisant que les recherches se poursuivaient de manière "plus ciblée".

Le militaire tué, le sergent Gabriel Kobi, 20 ans, habitant du nord d'Israël, a succombé dimanche soir après avoir été touché par balle près du Caveau des Patriarches, un lieu saint pour les juifs et les musulmans et foyer de tension à Hébron.

Samedi, le corps d'un soldat israélien, enlevé et tué par un Palestinien avec lequel il avait travaillé en Israël, avait été retrouvé.

Le dernier soldat israélien en date à avoir trouvé la mort en Cisjordanie avait été poignardé le 10 février 2010 près de Naplouse (nord) par un policier palestinien, a précisé un porte-parole militaire.

Selon l'armée, le sergent Kobi a été touché alors qu'il assurait la protection des pèlerins juifs se rendant au Caveau des Patriarches, où quelque 11.000 Israéliens étaient attendus pendant le weekend prolongé de Soukkot, la fête juive des Tabernacles.

Son enterrement a eu lieu lundi après-midi à Haïfa, dans le nord du pays.

A la suite de l'attaque, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé son intention de permettre à des colons juifs de s'installer à nouveau dans une maison contestée près du Caveau des Patriarches, d'où ils avaient été délogés par l'armée en avril 2012. Dans la soirée lundi plusieurs colons dont la députée Orit Struck, du Foyer Juif, un mouvement nationaliste membre du gouvernement ont emménagé dans le bâtiment, selon la radio publique.

"Quiconque tente par la force de nous chasser de la ville de nos patriarches obtiendra le contraire", a-t-il assuré dans un communiqué.

Le ministre israélien des Transports Israël Katz, membre du parti de M. Netanyahu, le Likoud, a fustigé l'absence de condamnation de l'attaque par l'Autorité palestinienne et appelé à suspendre la libération prévue d'un deuxième groupe de prisonniers palestiniens.

"Un autre groupe est sur le point d'être relâché. Le moment est venu d'arrêter" ces libérations, a-t-il affirmé à la radio.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a accusé Israël de vouloir "faire porter à l'Autorité palestinienne la responsabilité de ce qu'il se passe en Cisjordanie", dans une déclaration à la radio officielle Voix de la Palestine.

Le gouverneur palestinien de Hébron, Kamel Hmeid, a rappelé à la radio que le "tir s'était produit dans un secteur sous contrôle total israélien", ajoutant qu'"Israël porte l'entière responsabilité de ce qui arrive dans cette zone".

Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a déclaré dans un communiqué que "l'opération de Hébron était une réponse naturelle aux crimes de l'occupation".

La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a "salué l'opération de Hébron" dans un communiqué.

Quelque 190.000 Palestiniens vivent à Hébron, la plus grande ville de Cisjordanie, dans un climat de tension permanente avec près de 700 colons juifs installés dans une enclave au coeur de la cité, sous la protection de milliers de soldats israéliens.

Le département d'Etat américain a condamné dimanche le meurtre des deux soldats israéliens, estimant que ces violences "minent les efforts pour établir une atmosphère positive dont les parties ont besoin pour avancer dans les négociations de paix".