Amnesty International (AI) a demandé au Yémen d'épargner la double amputation à un homme reconnu coupable de banditisme, et d'abolir ce châtiment corporel "cruel", dans un communiqué parvenu mardi à l'AFP.

"Les autorités yéménites doivent commuer immédiatement la peine d'amputation" de la main droite et du pied gauche prononcée dimanche par un tribunal de Sanaa contre un homme reconnu coupable d'un hold-up, a ajouté l'organisation de défense des droits de l'Homme.

Six complices du prévenu ont écopé de diverses peines de prison.

"L'amputation est une punition cruelle, assimilée à la torture, et constitue en conséquence un crime en vertu du droit international", a déclaré Philip Luther, directeur d'AI pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord.

"Les autorités yéménites doivent immédiatement prendre des mesures pour abolir ce châtiment brutal", ajoute-t-il, indiquant que le verdict de dimanche marque la première condamnation à la double amputation prononcée au Yémen depuis lus de 10 ans.

L'organisation rappelle que le Yémen est signataire de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui interdisent la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris le recours aux châtiments corporels.

Le banditisme et le vol à main armée peuvent être punis par l'amputation simultanée de la main droite et du pied en islam, dont s'inspire la justice yéménite.