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Le différend russo-américain sur la Syrie s'invite au conseil de l'AIEA

Les Etats-Unis ont critiqué lundi lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'AIEA une initiative de la Russie demandant à l'agence une analyse des risques que présentent d'éventuelles frappes américaines sur un petit réacteur nucléaire en Syrie.

"L'AIEA n'a jamais mené ce type d'analyse, cela irait au-delà du mandat de l'AIEA et aurait des implications qui dépassent les capacités et l'autorité de l'AIEA", a estimé l'ambassadeur américain auprès de l'agence, Joseph Macmanus, selon le texte de son intervention devant le conseil des gouverneurs.

La réunion du conseil, qui se tient à huis clos à Vienne, doit durer jusqu'à vendredi.

La Russie a demandé la semaine dernière à l'Agence internationale de l'énergie atomique de présenter une analyse des risques liés à une intervention militaire sur un réacteur miniature source de neutron (MNSR) près de Damas et d'autres sites syriens, mettant en garde contre des conséquences "catastrophiques" si le réacteur était touché.

Dans une lettre aux membres de l'AIEA dont l'AFP s'est procuré une copie, Moscou juge "probable une contamination des alentours (du réacteur)". Il ne serait également en pratique plus possible "de garantir le contrôle et la sécurité du matériel nucléaire sur le site", selon cette missive.

L'AIEA est visiblement embarrassée par cette requête, qualifiée de "complexe" par son directeur général, le Japonais Yukiya Amano. Il faudra étudier la demande "sous plusieurs aspects", notamment politique, technique et légal, a-t-il ajouté.

L'agence devra "déterminer s'il y a une base scientifique (l') autorisant à mener une telle enquête hautement spéculative", a insisté l'ambassadeur américain dans son intervention.

Le réacteur en question contiendrait environ 1 kg d'uranium hautement enrichi, ce qui ne représente "pas une grande quantité" selon M. Amano. Il a néanmoins refusé de commenter les possibles conséquences si ce réacteur venait à être touché.

La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, s'oppose formellement à toute intervention militaire en Syrie en réponse à une attaque chimique le 21 août attribuée par Washington au régime de Bachar al-Assad.

Selon un diplomate, l'initiative russe est une "manoeuvre diplomatique". Les risques sont "minimaux", a-t-il ajouté, sous couvert d'anonymat.

Un avis partagé par Mark Hibbs, du groupe de réflexion Carnegie Endowment for International Peace. La Russie cherche tous azimuts à empêcher une attaque américaine en Syrie, et l'initiative auprès de l'AIEA entre dans ce cadre selon lui. Dans l'éventualité d'une attaque, il y aurait "un problème local de radiation", a-t-il estimé, jugeant le terme de catastrophe choisi par la Russie exagéré.
Les Etats-Unis ont critiqué lundi lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'AIEA une initiative de la Russie demandant à l'agence une analyse des risques que présentent d'éventuelles frappes américaines sur un petit réacteur nucléaire en Syrie."L'AIEA n'a jamais mené ce type d'analyse, cela irait au-delà du mandat de l'AIEA et aurait des implications qui dépassent les...