Gérard Depardieu a reçu un harnais de cuir que lui a passé la grand maître de la confrérie des « Satcheux » pour honorer la mémoire de ceux qui tiraient à pied, au XIXe siècle, les bateaux sur le canal d’Estaimpuis. Philippe Huguen/AFP
« Nous sommes heureux que tu aies fait de Néchin ton nid et que le monstre sacré du cinéma français puisse rester authentique et vrai à tout jamais », a déclaré le bourgmestre d’Estaimpuis, dont dépend le village de Néchin, Daniel Senesael, dans un discours truffé de calembours et contenant de nombreuses références aux films de l’acteur. « Gérard, Estaimpuis t’aime », a conclu le bourgmestre, en costume blanc.
L’acteur, âgé de 64 ans, a reçu la médaille de la ville ainsi qu’un harnais de cuir que lui a passé la grand maître de la confrérie des « Satcheux », pour honorer la mémoire de ceux qui tiraient à pied, au XIXe siècle, les bateaux sur le canal d’Estaimpuis. Depardieu, l’un des acteurs les mieux payés du cinéma français, n’a pas voulu revenir sur les vives critiques, tant du monde politique que de celui du spectacle, qu’avait suscitées son installation en Belgique fin 2012.
Néchin, à un kilomètre de la frontière française, accueille 27 % de Français, souvent très riches, attirés par la fiscalité particulièrement avantageuse pour les grosses fortunes.
Garden-party
Le départ de Gérard Depardieu avait été qualifié « d’assez minable » par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. « Je ne suis absolument pas blessé », a souligné l’acteur de renommée internationale. « Je suis un citoyen du monde et je suis installé à Néchin », a-t-il dit, expliquant à la presse avoir choisi ce village « surtout pour son calme ». « À chaque fois que j’arrive ici, j’ai l’impression que j’ai les pores de ma peau qui s’ouvrent, il y a quelque chose de moins stressant », a-t-il affirmé. « Les habitants me regardent avec des sourires et des je t’aime, tout simplement : il n’y a pas besoin de faire de simagrées, ni de se cacher ou d’être une vedette, une star avec des gardes du corps. C’est pour cette raison que je les ai invités », a-t-il ajouté.
Une garden-party, à laquelle ont été conviées quelque 200 personnes, selon les médias belges, dont des voisins de l’acteur, a suivi la cérémonie. « Je crois que c’est quelqu’un qui est très ouvert, qui aime le peuple, qui aime festoyer et qui prend contact avec la population locale également », a témoigné Anne, une des invités. La réception était organisée dans le parc de sa maison, vaste bâtisse du XIXe siècle en briques blanches comprenant cinq chambres d’hôtes de prestige.
« Quand il est venu s’installer ici, il m’a toujours dit qu’il voulait, avec les voisins, faire quelque chose de sympa. Il a tenu parole, il a acheté sa maison, les voisins sont invités, les gens de la commune, et donc je trouve que c’est magnifique, quand on tient ses paroles, qu’on les honore et en plus qu’on puisse côtoyer Depardieu, que voulez-vous de plus ? », a souligné Daniel Senesael.
Dans un entretien publié vendredi par Le Figaro Magazine, Gérard Depardieu avait assuré n’être « jamais parti » de France et que la polémique autour de son installation en Belgique avant d’obtenir la nationalité russe des mains de Vladimir Poutine était « un énorme malentendu ». Gérard Depardieu, réputé pour ses frasques, est devenu célèbre en 1974 avec Les Valseuses, puis a connu le succès en France comme à l’étranger à travers ses interprétations de Cyrano de Bergerac (1990), Christophe Colomb (1992) et Obélix (1999-2008).
(Source : AFP)