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Culture - Exposition

Rafael Gustavino, ou la touche architecturale ibérique des USA

Plus de mille constructions (musées, bibliothèques, églises et universités), dans 41 États américains, portent sa signature sans que son nom, Rafael Gustavino, soit connu du grand public. Aujourd’hui, le National Building Museum lui rend hommage.

Sa signature sur le plafond du Musée d’histoire naturelle du Smithsonian.

Ce grand musée dédié à l’architecture salue en lui le créateur des Palais du peuple, car il a offert à tout un chacun des espaces qui sont autant d’œuvres d’art. En émigrant aux États-Unis avec son fils, en 1881, Rafael Gustavino (1842-1908) avait emmené avec lui de son Espagne natale la technique de bâtir avec des tuiles héritée des Maures. Et ce style a fait florès au pays de l’Oncle Sam qui l’a adopté pour ses édifices à caractère socioculturel. La première réalisation en 1889 de cet architecte ingénieur venant de Barcelone a été l’aménagement en arcades de l’entrée intérieure de la Bibliothèque nationale de Boston, révélant sa spécialité : « le système des voûtes en tuiles ». Ce fut un succès qui lui a permis de fonder sa propre fabrique pour produire des tuiles selon les formes qu’il désirait pour ses dessins. Puis, en 1911, il a fait équipe avec Wallace Sabine, un physicien de Harvard, avec lequel il a mis au point des tuiles poreuses qui absorbent les sons pour améliorer l’acoustique.

Une révolution dans la construction
Il avait ainsi révolutionné l’architecture aux États-Unis car son matériau était à la fois souple, solide, résistant au feu et de belle apparence. La technique utilisée par Gustavino consistait à assembler les tuiles par couches pour former des motifs hautement décoratifs. Fort de ce talent continuellement en progrès, il s’est vu sollicité tous azimuts car son style chaleureux et harmonieux avait plu. Après son décès, son fils, Rafael Gustavino Jr (1872-1950), qui avait toujours travaillé avec lui, prendra la relève. À l’actif des deux, l’ornement avec le savant agencement de leurs tuiles d’édifices publics dans tout le pays. Notamment l’arche de la gare de New York, « Pen Station », le dôme de la rotonde Thomas Jefferson de l’Université de Virginie, la Bibliothèque de Harvard, la serre de la Maison fédérale du Massachusetts, le Musée d’histoire naturelle du Smithsonian, le Capitole de l’État du Nebraska et la cathédrale St. John the Divine, à New York.
Pour bien visualiser cette esthétique venue d’Espagne et qui s’est si bien imbriquée dans le paysage américain, le National Building Museum a fait appel à John Ochsendorf, un professeur du département d’architecture du MIT (Massachusetts Institute of Technology), doublé d’un grand connaisseur de Gustavino. Une coopération qui s’est traduite sur les cimaises par des photos de grande dimension de quelques-uns des 24 brevets d’invention déposés par Gustavino et agréés. Des photos montées en vidéos pour montrer les différentes étapes de l’élaboration de ses célèbres voûtes et autres documents.
Par ailleurs, Rafael Gustavino avait beaucoup écrit sur son système qu’il appelait « construction cohésive ». Il était persuadé que ses voûtes représentaient une innovation dans l’ingénierie structurelle. Par le fait que leur minceur permettait d’obtenir plus facilement des courbes bien mieux marquées que celles de la maçonnerie traditionnelle.
Ce grand musée dédié à l’architecture salue en lui le créateur des Palais du peuple, car il a offert à tout un chacun des espaces qui sont autant d’œuvres d’art. En émigrant aux États-Unis avec son fils, en 1881, Rafael Gustavino (1842-1908) avait emmené avec lui de son Espagne natale la technique de bâtir avec des tuiles héritée des Maures. Et ce style a fait florès au pays...
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