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Syrie-armes chimiques : "à qui profite ce crime inhumain", s'interroge le Saint-Siège

Le Vatican a invité jeudi à une grande prudence avant d'attribuer le massacre de la banlieue de Damas au pouvoir de Bachar el-Assad, en se demandant par la voix de son observateur à l'ONU "à qui profite vraiment ce crime inhumain".

 

"Il ne faut pas avancer de jugement avant d'en avoir les preuves suffisantes", a analysé Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève, interrogé par Radio Vatican.

Il réagissait aux accusations portées contre le régime syrien d'avoir utilisé des armes chimiques pour ce massacre, ce que celui-ci dément.

L'usage d'armes chimiques est considéré par les puissances occidentales depuis un an comme une "ligne rouge" à ne pas franchir.

 

"Nous devons éclaircir les faits", a recommandé Mgr Tomasi, avant de s'interroger : "Quel intérêt immédiat aurait le gouvernement de Damas à provoquer une telle tragédie, en sachant qu'il en sera de toute façon rendu directement coupable?". Selon lui, il convient de se demander "à qui profite vraiment ce crime inhumain".

 

Mgr Tomasi a réaffirmé la ferme opposition du Vatican à toute intervention internationale armée, encourageant une solution négociée, "sans condition préalable" d'exclusion de tel ou tel groupe, afin de parvenir à la création d'un "gouvernement de transition".

 

"L'expérience nous a montré en Irak, en Afghanistan, que de telles interventions armées n'ont apporté aucun résultat constructif", a-t-il dit, répétant la position immuable du Saint-Siège.

 

"Il faut aussi cesser d'envoyer des armes, tant à l'opposition qu'au gouvernement", a-t-il ajouté.

Le diplomate a fustigé "toute analyse incomplète de la réalité syrienne et du Moyen-Orient en général". "J'ai l'impression que la presse et les grands médias ne prennent pas en compte tous les éléments à la base de cette situation de violence et de conflit incessant", a-t-il regretté.

"Nous avons vu en Egypte comment le soutien inconditionnel aux Frères musulmans a porté à d'autres violences", a-t-il reproché aux Occidentaux.

"Certains intérêts sont évidents : ceux qui veulent un gouvernement sunnite en Syrie, ceux qui veulent maintenir une participation de toutes les minorités", a-t-il observé.

 

Le Saint-Siège préfère bien sûr la seconde solution, et les chrétiens sur place ont longtemps soutenu Bachar el-Assad comme garant présumé de cet Etat mosaïque.

 

Le Vatican a pour première préoccupation dans la région la montée d'un islamisme radical qui cherche à contraindre les chrétiens à l'exil, et à ruiner la cohabitation entre musulmans et chrétiens, de l'Egypte à la Syrie.

Le Vatican a invité jeudi à une grande prudence avant d'attribuer le massacre de la banlieue de Damas au pouvoir de Bachar el-Assad, en se demandant par la voix de son observateur à l'ONU "à qui profite vraiment ce crime inhumain".
 
"Il ne faut pas avancer de jugement avant d'en avoir les preuves suffisantes", a analysé Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des...