Kerry en Jordanie sur fond de crises régionales

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a rencontré mardi à Amman son homologue jordanien pour tenter de remettre le processus de paix israélo-palestinien sur les rails, mais aussi pour discuter de la Syrie et de l'Egypte.

M. Kerry dont c'est le sixième voyage au Proche-Orient depuis sa prise de fonctions en février, a eu un entretien avec le chef de la diplomatie jordanienne Nasser Jawdeh, avant un dîner privé avec le président palestinien Mahmoud Abbas.

Il doit rencontrer mercredi le roi Abdallah II ainsi qu'une délégation de la Ligue arabe, pour faire le point sur le processus de paix au Proche-Orient, mais aussi évoquer la crise en Egypte et le conflit en Syrie, selon Jen Psaki, une porte-parole du département d'Etat.

"Nous attendons de voir quelles nouvelles idées Kerry va apporter avec lui", a déclaré un responsable palestinien, sous couvert de l'anonymat.

M. Kerry a effectué fin juin une mission marathon au Proche-Orient, revendiquant des "progrès" dans le processus de paix mais sans percée majeure sur la relance des négociations directes, suspendues en 2010.

M. Abbas exige un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu veut discuter sans "condition préalable" et n'envisage que des "gestes de bonne volonté", comme la libération de prisonniers ou un gel partiel de la colonisation, selon les médias.

Mercredi, une commission de l'administration militaire israélienne doit d'ailleurs discuter de projets de construction d'un millier de logements dans des colonies de Cisjordanie, selon une ONG israélienne.

Aucun rendez-vous n'est prévu dans l'immédiat entre MM. Kerry et Netanyahu, contrairement aux précédentes tournées lors desquelles le secrétaire d'Etat avait fait la navette entre Amman et Jérusalem.

Lors de son entretien avec M. Jawdeh, M. Kerry a en revanche exprimé son intérêt pour aller visiter l'un des camps de réfugiés syriens dans le royaume qui accueille plus d'un demi-million de personnes ayant fui les violences en Syrie.

"Nous avons de nombreux sujets bilatéraux à discuter, de même bien sûr que les nombreux défis auxquels nous faisons face dans la région", a déclaré M. Jawdeh, citant les "répercussions humanitaires de la crise (en Syrie) et ses conséquences sur l'économie jordanienne".

L'Egypte, où un nouveau gouvernement immédiatement rejeté par les Frères musulmans a prêté serment mardi, deux semaines après la destitution par l'armée du président Mohamed Morsi, sera un autre sujet de taille au sommaire des entretiens de M. Kerry.